MANHATTAN STORIES

en VOD

New York est une ville tellement singulière qu’elle a donné lieu à un genre de film en soi. On ne compte plus les comédies dramatiques indépendantes qui s’attachent à décrire la vie dans la ville surnommée "La grande pomme" et les multiples pépins sur lesquels trébuchent ses habitants.

Comme Woody Allen, Dustin Guy Defa connaît son sujet sur le bout des doigts, pour le côtoyer régulièrement puisqu’il vit lui aussi a New York. Malgré son titre français Manhattan stories vise pourtant à s’écarter d’une comparaison avec l’œuvre du réalisateur de Manhattan. L’entrelacs de cinq histoires sur la même journée multiplie les registres, de la comédie au mélodrame, pour  montrer un autre New York.

Defa fuit les habituels repères pour aller voir dans des rues moins filmées, plus anodines, chercher des tranches de vie new-yorkaise moins vues à l’écran pour mieux cerner l’atmosphère si particulière de cette ville, incarner ce sentiment, même quand il est factice, de connexion immédiate entre ses habitants, faire virevolter New York comme un effet papillon qui ricoche de personnages en personnages.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver BROOKLYN VILLAGE (Comme Manhattan stories, Brooklyn village propose une vision intimiste d'un quartier newyorkais.) ou encore METROPOLITAN (Un autre regard sur un quartier chic de Manhattan, vu du coté des yuppies.).

Originellement Manhattan Stories s’intitulait Human people. Un titre bien plus vaste qu’une restriction géographique, résumant l’ambition de Dustin Guy Defa d’embrasser les turpitudes de l’espèce humaine dans son film choral. Il y a renoncé par peur de passer inaperçu, noyé dans une coïncidence faisant sortir dans un mouchoir de poche sur les écrans américains plusieurs films portant le mot « people » dans leur titre. Mais surtout parce qu’il ne correspondait pas à l’aspect intimiste de sa collection de récits croisés, que ce soit un titre trop lourd à porter ou que le public soit interloqué par le choix de ne pas réunir les personnages.

Defa avait pourtant dans un premier temps essayer de rapprocher les protagonistes de Manhattan Stories. Après plusieurs tentatives infructueuses de scénario dans ce sens, il décide de prendre le même parti pris que Paul Thomas Anderson dans Magnolia ou Robert Altman dans Short cuts, films ne reliant les destins qui s’y jouent que de manière très fortuite (une pluie de grenouilles dans un cas, un tremblement de terre dans l’autre).

Defa poussera cette logique jusqu’à tourner séparément les différentes histoires qui constituent Manhattan stories. Une manière non seulement pour les acteurs de donner pleinement vie à leurs rôles mais aussi de pouvoir mieux gérer au montage la présence et la circulation entre les quarante-deux personnages intervenant à l’écran. Ce qui n’en fut pas moins une belle gageure, quand la production indépendante n’aura permis que vingt-et-un jours de tournage pour tout mettre en boîte, perturbés qui plus est par une grosse grippe pour le metteur en scène. Pas de quoi détourner pour autant Defa d’une obsession : faire un film à la fois moderne et hors du temps, inscrire par la patine vintage donnée par un tournage en 16 mm ou une bande-son truffée de tubes pop, son film dans une mythologie newyorkaise tout en y montrant comment on y vit aujourd’hui. Et ainsi incarner le cycle perpétuel de cette ville pas comme les autres.

Le titre original du dernier film de l’Américain Dustin Guy Defa, Person to Person, résume plus que parfaitement le propos de l’œuvre. Mais comme, trop souvent, un farfelu n’a rien trouvé de mieux que de traduire ce beau titre par un vulgaire Manhattan Stories qui non ...

Avec Manhattan Stories, Dustin Guy Defa parvient à retranscrire l’énergie de New York et ses habitants, sans en oublier leur douceur. Dans ce film choral, les personnages très attachants ne se croisent pas forcément. Ce procédé aurait pu déboucher sur un film à sketches ...

Benny, un collectionneur de vinyles est rencardé par un ami vendeur qui dit connaître un type cherchant à se débarrasser d’un disque rare de Charlie Parker. Ray, un amoureux transi, désespéré et honteux, est menacé par le frère de sa copine parce qu’il a balancé, ...