MAX 3, RETOUR DU SERIAL NIQUEUR

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Réalisé en 2007, Max 3 est le dernier titre d’une trilogie initiée en 2000 par le réalisateur Fred Coppula, avec le comédien Ian Scott. Si les deux précédents ont été financés par Blue One, celui-ci est produit par Fred Coppula lui-même et coréalisé par les deux compères. Sur le même modèle, nous retrouvons Maximilien le magnifique dans ses multiples pérégrinations. L’impénitent et infatigable baiseur serait un personnage très conventionnel du porno s’il n’était pas si infatué au point d’accepter la présence permanente d’une équipe de vidéo, composée d’un caméraman et d’un perchman.

Ridiculisé dans les deux premiers épisodes, il accepte un nouveau tournage à la condition que son image de marque soit réhabilitée. Cette fois, il espère même se montrer sensible et amoureux mais le personnage est définitivement irrécupérable. Sur ce principe qui rappelle le dispositif de C’est arrivé près de chez vous, Coppula et Scott se lancent dans une mise en abyme gonzo plutôt parodique du cinéma porno. Max continue de parader, de faire la morale et de glorifier son sexe qu’il nomme Bébert.

D’une durée aussi grandiloquente que Max, le film accumule les séquences hard et les décors :  un bureau de recrutement, la cabine au lit tournant d’un peep-show de la rue Saint-Denis, des chambres d’hôtel, une cuisine, le fournil d’une boulangerie, un garage. Présent dès l’origine de la série, le perchman, interprété par Sébastian Barrio, participe à quelques ébats et sème la dérision, comme la mouche du coche.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver MAX, PORTRAIT D'UN SERIAL-NIQUEUR (Réalisé par Fred Coppula, 2000. Premier épisode de cette trilogie: Max y a déjà l'ego surdimensionné.) ou encore C'EST ARRIVÉ PRÈS DE CHEZ VOUS (Fred Coppula et Ian Scott se sont inspirés du film et du personnage principal, faisant du serial-killer complaisant un serial-niqueur.).

Il est plutôt rare de voir, dans les années 1990, des pornos hétéros entièrement centrés sur un personnage masculin. Le succès des Max doit tout à l’aisance de son interprète, Ian Scott, qui se prête allègrement à cette charge de la vanité. Peu de hardeurs, trop soucieux d’une image propre, auraient cautionné pareil prétexte.

Ayant débuté en 1995, avec sa compagne Océane, il acquiert la notoriété en 1999 grâce à Niqueurs nés, parodie du Tueurs nés d’Oliver Stone, déjà réalisé par Fred Coppula. Il tourne alors pour John B. Root, Rocco Siffredi, Yannick Perrin, Hervé Bodilis. Encore actif dans les années 2010, il change de pseudonyme et, sur la suggestion de ses fans, devient Yanick Shaft. L’autre personnage majeur de Max 3 est la jeune femme dont Max tombe amoureux, incarnée par Nomi. Danseuse classique de formation, elle a débuté à 30 ans dans le cinéma porno, faisant figure de doyenne et enchaînant les rôles de bourgeoises. Elle tourne beaucoup mais rarement en vedette, en raison sans doute de cette maturité dont peu de cinéastes ont fait un atout. Infirmière chez Dorcel, secrétaire chez JTC, soubrette frustrée chez John B. Root, elle s’accommode de ce statut de second rôle.

N’ayant aucune image de star à défendre, elle accepte ce que d’autres refuseraient, se permettant d’être une dominatrice sodomisant un garçon dans un film d’Alain Payet. On se souvient d’un très bon rôle, succombant au charme d’un garçon plus jeune qu’elle, dans l’ambitieux Histoires de sexe(s) d’Ovidie et Jack Tyler. Elle compte parmi les actrices qui parlent très librement de son métier, qu’elle a arrêté en 2014. Elle a publié ses mémoires trois ans plus tard.