MAYA

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Pour son sixième long-métrage, Mia Hansen-Love a décidé de s’exiler. Du moins géographiquement, S’il se déroule pour sa majeure partie en Inde, Maya ne suit pas le même chemin que Gabriel, son personnage principal, en prolongeant certaines thématiques des films précédents, de la reconstruction intime à la redécouverte de soi.

Gabriel a atteint un point de rupture avec sa vie suite à quatre mois de captivité en Syrie. Libéré, le reporter de guerre n’est plus physiquement otage, mais il doit se reconstruire psychologiquement. Pour cela il retourne là où il a grandi, à Goa.

Maya ne se veut pas l’étude d’un traumatisme, mais du conflit intérieur de cet homme. Hansen-Love l’accompagnant avec la pudeur et la tendresse, pour mieux le faire renaître à lui-même. En le suivant dans une Inde filmée sans clichés, la réalisatrice affirme sa vision du monde, aussi lucide que romanesque, autour d’une incertaine quête de plénitude, de promesses d’un apaisement intérieur.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver L'INTOUCHABLE (Un autre récit, par Benoit Jacquot, de fuite en Inde pour mieux se retrouver) ou encore L'INDE FANTÔME (Le périple en Inde de Louis Malle, pour la filmer dans sa réalité).

Si les films de Mia Hansen-Love savent aussi bien parler de la sphère intime, c’est peut-être parce que la plupart s’inspirent, de près ou de loin, d’évènements auxquels ses proches, et elle par ricochet sont liés. Après Eden qui reposait sur les débuts dans la musique électronique de son frère, L’avenir, récit effleurant la séparation de ses parents, Maya a puisé dans le métier de son grand-père, qui relata ses impressions de correspondant de guerre dans plusieurs livres.

Une base de réalité sur laquelle Hansen-Love ajoute une nécessaire distance, poussée un peu plus loin dans le cas de Maya. Que ce soit en donnant comme titre à son film le prénom d’un personnage qui va servir de révélateur à celui principal ou parce que ce prénom est comme le scénario, à tiroirs. Maya en sanskrit signifie illusion. Un mot qui résume à lui tout seul le cheminement de Gabriel vers une nouvelle philosophie de vie, part en Inde pour un voyage bien plus intérieur que prévu. Où l’atmosphère d’une mise en scène faussement rêveuse, laissant planer le doute sur le périple de cet homme sur une terre à la fois connue puisqu’il y a grandi, mais tout autant étrangère, comme de Maya, jeune femme aussi lumineuse que dans l’ombre puisque qu’on ne verra qu’à travers les yeux de Gabriel.

A cette vision, Hansen-Love oppose celle d’une Inde qui ne tient pas du fantasme ou de l’exotisme pour mieux s’imprégner du quotidien de ce territoire. Jusqu’à avoir supprimé le début tel qu’il existait initialement dans le scénario, en traversant la Syrie, le Liban ou s’attardant un peu plus en France que dans le montage final. Sans aller jusqu’à une veine de reportage documentaire, Maya capte une Inde de la rue sans misérabilisme ni intrusion d’un regard d’occidentale, qui aurait sans doute surchargé un film où s’il est question de souffrances, on y cherche surtout comment en guérir.

La première scène annonce la tonalité formelle du film, la distance et l’identification à venir avec son personnage principal. Un homme est nu sous la douche, saisi à travers le reflet d’un miroir, dans l’encablure d’une porte. On lui repère un important hématome ...

Partir pour mieux renaitre au monde, tel est le point de départ de MAYA de Mia Hansen Løve. Sur fond de rencontre lumineuse, MAYA est un grand film vibratoire sur la résilience et le recommencement. Gabriel (Roman Kolilnka) est grand reporter et vient d’être libéré après ...

Le cinéma, ce ne sont pas que des twists à répétition et des travellings affolants. C'est aussi un écrin où peut s'exprimer la douceur d'une narration qui n'a l'air de rien mais qui en dit beaucoup sans asséner ses vérités. C'est le cas de presque tous les films de Mia ...