MR 73

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Vous qui avez grandi devant un écran de cinéma avec l’image du policier incorruptible, invincible voire inaccessible, attendez-vous à sérieusement réviser votre opinion à l’issue du film qui va suivre !

Dans MR73, Olivier Marchal dresse le portrait d’un flic au bout du rouleau, Louis Schneider, usé par des années de service, rongé par l’alcool, le doute et la culpabilité d’avoir été responsable de la mort tragique de sa propre fille... Alors quand un épouvantable tueur en série va commencer à semer la panique dans les rues de Marseille, Schneider va vite faire le lien avec un meurtrier qu’il avait arrêté des années auparavant et qui depuis a été libéré. Connexion évidente également pour Justine, rescapée du dit meurtrier...

Daniel Auteuil porte avec force et désespoir ce polar poisseux dans lequel la tragédie, la vengeance et le désir de justice alternent avec style et ferveur. Alors noir, c’est noir mais il y a pour vous l’espoir de passer un formidable moment devant votre télévision !

 
Dans le même genre vous pouvez trouver SEVEN (Un tueur en série, une ville sous la pluie et un policier fragile confronté au mal... Marchal/Fincher, Auteuil/Pitt, points communs évidents !) ou encore TAXI (Aucun point commun narratif entre les deux films mais un même décor qui offre deux visions de la cité phocéenne, l'un solaire, l'autre tempétueux...).

Le parcours d’Olivier Marchal à lui seul mériterait un jour qu’on y consacre un film. Imaginez un garçon passionné de pâtisserie, (comme son papa artisan boulanger), se découvrant avec gourmandise un appétit pour la comédie... Le petit Olivier prend des cours de théâtre, tout en dévorant des polars, et il en voit avec frénésie au cinéma du coin, jusqu’à décider de passer le concours d’inspecteur de police.

En 1980, il intègre le SRPJ de Versailles  mais son caractère bien trempé lui vaut quelques soucis, une mutation vers les Renseignements Généraux puis une arrivée à la PJ où il a rang d’inspecteur... Sa fiancée de l’époque, Michèle Laroque (ci-devant comédienne) le convainc de ne pas oublier sa passion pour l’art dramatique et en 1985, il suit les cours du Conservatoire, jusqu’à ce qu’une directrice de casting ne lui confie un rôle dans un film au titre prémonitoire : Ne réveillez pas un flic qui dort ! L’expérience sort en effet l’acteur Olivier Marchal de son sommeil : c’est désormais sur un écran qu’il jouera aux gendarmes et aux voleurs.

Il fait ses armes dans des séries télé d’abord, pour les scénarios desquelles son expérience policière est très utile, avant de tenter d’aller au bout des choses en passant derrière la caméra. Gangsters en 2002 avec Richard Anconina est un galop d’essai, transformé deux ans plus tard avec 36 Quai des orfèvres. Voilà un polar comme on les aime : rugueux, violent, sombre, incarné par des gueules et des caractères, (Auteuil déjà mais aussi Depardieu ou Dussollier). Le succès public encourage Marchal à persévérer ce qu’il fait avec MR73, (nom d’un modèle de révolver de la marque Manhurin), puis avec le remarquable Gang des Lyonnais en 2011 dans lequel il tient le haut de l’affiche avec Gérard Lanvin.

A noter qu’Olivier Marchal acteur s’est aussi illustré dans des films comme Ne le dis à personne de Guillaume Canet, Pour elle de Fred Cavayé ou Le fils à Jo de Philippe Guillard...

3ème opus et c'est parti à bord d'un bus de nuit sur un air de Cohen. Alcool, meurtre, désespoir et soif de vengeance. Le film nous ouvre des images magnifiques, des visages tirés et si vrais dans le monde de la police. On ne peut que saluer le jeu de Daniel Auteuil, entourés ...

Un polar bien classe, sombre, ambiance dépressive réussie et un final... magnifique. Marchal termine sa trilogie, descente aux enfers de plus en plus intense et inéluctable. Il est peut-être dommage que l'aspect polar pur ait été un peu mis de côté sur cet opus, au profit ...

Eh bé... J'avais adoré "36 quai des orfevres", que je trouvais déjà bien noir comme polar. Mais là, c'est plus que noir, c'est malsain, glauque, sale. Mais quelle interpretation de Auteuil encore une fois...   C'est bien filmé, et ca laisse un sale goût dans la ...