MUR MURS

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En 1968, suite au succès des Parapluies de Cherbourg de son mari Jacques Demy, et aux propositions que celui-ci reçoit d’Hollywood, Agnès Varda s’installe avec lui, et sa fille âgée d’une dizaine d’années Rosalie, à Los Angeles. Pendant que Demy tourne Model Shop pour la Columbia, Varda réalise et produit Lions Love, un film dans la lignée du mouvement hippie, avec Viva, l’égérie d’Andy Warhol, ainsi que James Rado et Gerome Ragni, les récents et heureux auteurs de la comédie musicale Hair.

Comme elle l’expliquera plus tard dans son film autobiographique, Les Plages d’Agnès, Los Angeles l’a immédiatement « emballée et fascinée ». C’est ainsi qu’elle y retournera, dix ans plus tard, toujours avec Jacques Demy mais, cette fois, en compagnie de Mathieu, Mathieu Demy,  leur fils de 9 ans. C’est à cette occasion qu’elle réalisera Murs Murs.

Murs Murs, c’est le portrait de la cité des anges vue à travers ses innombrables murs peints, ces gigantesque fresques témoins de la vie des gens et de la réalité de leurs problèmes quotidiens – pauvreté, drogue, alcool, violence – quand elles ne sont pas, tout simplement, l’œuvres d’artistes amoureux de leurs modèles. Avec la voix d’Agnès Varda et la complicité de l’actrice Juliet Berto, vous allez passer 1h25 dans les rues de Los Angeles.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver ULTRAMEGALOPOLIS (1995) (Etrange documentaire consacré à Los Angeles, mettant en scène d’autres artistes de rue, des peintres mais, aussi, des musiciens, des danseurs...) ou encore JEAN-MICHEL BASQUIAT : THE RADIANT CHILD (2010) (Portrait d’un artiste qui commença dans les rues de... New York.).

Tourné en 16 millimètres entre avril et juillet 1980, Murs Murs fut présenté à Cannes en 1981 dans la section Un certain regard, reçu le prix Josef von Sternberg du festival de Mannheim et fut exploité en France, à partir de janvier 1982, en double programme avec Documenteur, l’autre film qu’Agnès Varda avait tourné à Los Angeles, et qui commence là où Murs Murs s’achève, c'est-à-dire face au mur annonçant le grand tremblement de terre qui séparera, un jour, la Californie du continent américain. Interprété par le jeune Mathieu Demy et par Sabine Mamou, la monteuse de Murs Murs mais, aussi, d’Une chambre en ville ou de Jeanne et le garçon formidable, Documenteur raconte la vie d’une jeune femme se retrouvant seule à Los Angeles avec son jeune fils.

Apparus dans les années 1968-1970, les murs peints de Los Angeles intéressèrent tout de suite Agnès Varda, puis, quand le projet d’en faire un film s’imposa, leur prolifération était telle qu'il lui fallu plus de quatre mois d'enquête pour inventorier la richesse de ce véritable patrimoine artistique, aujourd’hui largement disparu. Il lui fallu, également, retrouver les auteurs, afin d’obtenir les autorisations nécessaire pour filmer leurs œuvres, ce qui ne fut pas évident du tout, puisque beaucoup d’entre elles n'étaient pas signées. Comme ces artistes, qui ne sont pas « cotés-en-bourse », Agnès Varda déclara ne pas faire partie « du cinéma-coté-en-bourse, ni à Hollywood ni en France. »

Alors que dans les colonnes de la revue Positif elle avait affirmé que « Mur Murs est un film éclatant », la critique Françoise Audé écrira dans Ciné-modèles, cinéma d'elles, un essai qu’elle consacra au travail de cinéastes femmes, que Varda s’y était livrée à une « enquête photographique ». On se souvient que la jeune Agnès avait quitté la bonne ville de Sète où elle avait grandi, pour monter à Paris afin d’y étudier la photographie aux Beaux-arts, avant de devenir la photographe officielle du TNP, le Théâtre National Populaire de Jean Vilar. Bien que devenue cinéaste au milieu des années 1950 avec la Pointe Courte, la photographie restera très présente dans son œuvre. Ainsi, invitée à Cuba au début des années 1960, elle en revint avec plus de quatre mille photographies dont mille cinq cent composèront le documentaire intitulé Salut les cubains. Souvenons-nous également que, dès les années 1950, Agnès Varda décida d’habiter le 14e arrondissement de Paris, dans une rue, à laquelle elle consacrera un documentaire, et qui fut baptisée rue Daguerre, en hommage à l’inventeur du daguerréotype, ancêtre de la photographie !

beaucoup souffrent, tous vivent, certains survivent,certains peignent sur des toiles immenses Faites de béton et racontent. Peintures éphémères ,au regard de tous . La rue est artiste , la rue est amateur d'art, et Agnes nous conte avec ce regard poétique et cinématographique ...

Documentaire un peu foutoir comme nous en produit de temps en temps Agnès Varda. La cinéaste prend la direction de Los Angeles pour réaliser ce témoignage concernant les innombrables peintures murales qui égayent les murs de la ville californienne. Comme à chaque fois, ça ...

Finalement j’ai pas grand chose d’autre à ajouter. Agnès Varda filme les murs avec talent. J’ai envie de dire "c’était pas gagné" mais Agnès Varda filme tout avec talent. Ça donne envie de déménager en Amérique il y a 40 ans. ...