NE QUITTEZ PAS !

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Félix vient d’offrir la veste de son père, décédé deux ans auparavant, à un sans domicile fixe. Il ne s’attendait pas à ce que le paternel l’appelle depuis l’au-delà pour l’intimer de récupérer son bien. Ça semble être une question de vie ou de mort. 

Harcelé par ses incessants appels surnaturels, Félix se retrouve avec une note de téléphone infernale ; surtout, il passe pour un dingue auprès de sa femme, de son fils et de son banquier, psychothérapeute sur les bords. Bref, la vie de Félix, elle n’est pas simple comme un coup de fil. 

Arthur Joffé réalise avec Ne quittez pas ! une drôle de comédie sur les liens qui unissent les pères et les fils, sur la fragilité des hommes et leurs sentiments refoulés. Une bande d’acteurs au sommet, de Sergio Castellito à Isabelle Génilas en passant par Tchéky Karyo, nous colle un sourire béat.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver FREQUENCE INTERDITE (Dans ce film, un homme communique avec son père, décédé depuis 30 ans.) ou encore BABY BLUES (Ici aussi, un acteur italien - en l'occurence Stefano Accorsi - est engagé dans un film français (de Diane Bertrand).).

Alberto Express en 1990, Que la lumière soit ! en 1998 et enfin Ne quittez pas ! en 2004. Voilà trois films qui ont scellé la collaboration du comédien italien Sergio Castellitto et de son metteur en scène Arthur Joffé qui dit de son acteur qu’il a « la classe d'un Dustin Hoffman. Avec, à mon sens, plus de générosité dans son jeu. » Castellito a connu d’autres aventures cinématographiques françaises, notamment en prêtant sa voix au chef de gare dans Arthur et les Minimoys de Luc Besson ou en jouant pour Jacques Rivette dans Va savoir ! en 2001, pour Laetitia Masson dans À vendre, en 1998 ou pour Valérie Lemercier dans Quadrille en 1997. Entre autres ! 

Arthur Joffé, fils du réalisateur Alex Joffé (Les Hussards, Du rififi chez les femmes…) est méconnu du grand public. Pourtant, son premier long-métrage fut un grand événement dans le cinéma français. En 1985, il réalise Harem, un film en langue anglaise sur une New-yorkaise enlevée et intégrée au harem d’un homme fortuné. Au générique, Nastassja Kinski et Ben Kingsley. Sorti en novembre 1985, Harem est cité cinq fois aux César dans les catégories Meilleure photo, Meilleur son, Meilleur premier film, Meilleurs costumes – qu’il remporte d’ailleurs. Dernière catégorie dans laquelle il est nommé – et elle est très regrettée : Meilleure affiche. Il rafle cette toute première récompense, l’année de la création de la catégorie, qui cessera d’exister cinq ans plus tard.

Arthur Joffé remporte en 1982, alors âgé de 25 ans, la Palme d’or du court-métrage avec Merlin ou le cours de l’or, film de 17 minutes, tourné en 35mm, avec Dominique Pinon au générique. L’acteur était déjà de La Découverte deux ans plus tôt, tout premier court d’Arthur Joffé. On le retrouvera dans Alberto Express et dans Ne Quittez pas !, dans le rôle du fameux sans abri à qui le héros donne la veste de son père. Il sera même du Feu sacré, un documentaire que Joffé réalise en 2015 comme « un vagabondage cinématographique, explique le site film-documentaire.fr, celui d’un cinéaste qui un jour pose ses scénarios, achète une caméra et cède à son désir brûlant de filmer. Filmer les gens qu’il aime, les lumières qu’il aime, ses voyages et ses amours. Réalisé sur trois années, Le Feu sacré tente d’exprimer que filmer est une autre façon d’aimer. »