NOMIS

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La face sombre d’Internet (le "Darkweb") a tout pour fasciner les scénaristes. Nomis retrace ainsi une enquête sur les prédateurs qui sévissent sur le web. Ces criminels qui trouvent leurs proies sur les réseaux sociaux constituent d’ailleurs pour le comédien Henry Cavill « une des ares choses qui le mettent profondément en colère. »

L’acteur, que l’on a notamment vu dans le costume de Superman, incarne dans ce thriller psychologique un officier de police, pas très expansif, sur la piste d’un serial killer. Ses investigations l’amènent à croiser la route d’un juge à la retraite, qui fait justice lui-même et s’emploie à mettre hors d’état de nuire des pédophiles par des moyens peu légaux.

Cet étonnant personnage est campé par Ben Kingsley, « oscarisé » pour son interprétation dans Gandhi. Un casting qui a comblé les voeux du réalisateur et scénariste David Raymond puisque c’est à lui précisément qu’il pensait en écrivant le script de Nomis. Enfin, dans le rôle d’une profileuse perspicace, Alexandra Daddario troque son maillot de bain rouge de Baywatch : Alerte à Malibu au profit d’un anorak bien chaud, plus adapté aux enquêtes hivernales.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver SEVEN (Une enquête sur un serial killer) ou encore TRUST (Un autre film sur la prédation sexuelle via Internet).

Nomis a été tourné au Canada à Winnipeg et dans ses environs. La ville est réputée pour ses températures particulièrement glaciales et ses hivers rudes si bien qu’elle est surnommée Winterpeg mais Henry Cavill a parfaitement supporté cette froidure extrême. On ne joue pas Superman sans raison ! Le réalisateur David Raymond n’en revenait pas de le voir déambuler à l’extérieur sans même une veste.  Il a même déclaré qu’il est « anormal physiquement » en précisant qu’il ne parlait pas de ses muscles. L’acteur pouvait tenir dans le froid en portant simplement un pull sans cesser de sourire face au metteur en scène qui tremblait et claquait des dents malgré toutes ses couches de vêtements ».

Ben Kingsley avoue avoir été séduit par son personnage rongé par la souffrance tout en restant plein de ressources, très imaginatif. Il a tout autant apprécié la relation pure et originale qu’il entretient avec la jeune Lara. Et d’un point de vue plus général, il a été sensible à l’originalité du scénario, notamment au thème de la perte développé à travers son personnage qui a perdu sa famille et celui joué par Henry Cavill, angoissé à l’idée de perdre sa fille… Pour lui Nomis fonctionne comme une sorte de conte de fées très sombre : certes il y a de la souffrance, des femmes plongées dans des situations terribles mais la rédemption est là aussi…

Si le personnage du commissaire qu’interprète Stanley Tucci n’est pas le plus sympathique de l’équipe, le réalisateur David Raymond a beaucoup aimé son sens de l’humour et sa bonne humeur sur le plateau. Il raconte qu’un jour alors qu’il s’avançait pour donner une info à l’acteur lors d’une scène avec Ben Kingsley, le comédien du Diable s’habille en Prada ou du Terminal, lui a lancé sur un ton très sérieux : « je n’ai pas le souvenir que Steven Spielberg n’ait jamais fait irruption comme ça ! ». Le fou-rire général qui a suivi a duré un bon quart d’heure. Rien de tel pour dégeler l’atmosphère.

Nous allons plonger dans un thriller psychologique pour le moins efficace, ultra prenant, il nous fera entrer dans les méandres de l’esprit psychopathe, avec une réussite tout simplement extraordinaire. Je dois dire qu’il parvient à nous retourner le cerveau avec une facilité ...