NY 84

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NY 84 couvre une période qui va de 1980 à 1984, année charnière qui marque l’apparition du SIDA et la soudaine prise de conscience de son caractère funeste, qui se traduira par des milliers de victimes. L’histoire est racontée à travers le point de vue de trois amis qui vivent dans le quartier bohème d’Alphabet city dans l’East village.

L’une écrit des poèmes et chante, un autre est photographe et le troisième est peintre graffiteur. Ce sont des personnages de fiction, mais il n’est pas difficile de leur trouver des similitudes évidentes avec Patti Smith, Richard Mapplethorpe et Keith Haring. 

Leur style de vie typique du début des années 80 à New York retrace l’extraordinaire effervescence créative qui poussait les artistes en tout genre à échanger dans un climat extrêmement stimulant. C’était aussi une époque insouciante, jusqu’à l’apparition du Sida, qui s’est abattue comme une chape de plomb et dont le film rend compte avec retenue, dignité et émotion.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver DALLAS BUYER'S CLUB (L'action se passe en 1985 à Dallas, où des bénévoles cherchent à aider des malades du SIDA à trouver un traitement.) ou encore 120 BPM (Une fiction qui retrace comment les activistes d'Act-up se sont mobilisés au début des années 90 pour combattre l'épidémie de SIDA à Paris.).

Comme son titre l’indique, NY 84 a lieu à l’époque qui coïncide avec la prise de conscience de la propagation du Sida à grande échelle. Les premiers cas sont apparus avec la détection d’une maladie pulmonaire chez 5 jeunes patients homosexuels. Simultanément, sont apparus à New York et en Californie des symptômes d’un cancer particulièrement agressif appelé sarcome de Kaposi. Des symptômes sont également apparus chez des toxicomanes. En septembre 1982, l’acronyme SIDA est inventé pour désigner cette nouvelle maladie caractérisée par des carences déficitaires chez une personne précédemment saine. La maladie est observée également en Europe, puis dans le monde entier.  

En 1983, l’apparition de la maladie chez les femmes prouve que la contamination s’opère également par voie hétérosexuelle. En avril 1984, un test sanguin est mis au point dans l’espoir de trouver un vaccin dans les deux ans. L’institut Pasteur représente alors un grand espoir pour les malades. Toutes ces informations sont évoquées en filigrane dans le film, telles qu’elles sont apprises à mesure de la progression de la maladie qui frappe certains des personnages.

Le film a lieu à New York, l’un des épicentres de la maladie aux Etats-Unis. Alphabet city, où habitent les protagonistes, est un quartier situé dans l’East village, ainsi nommé parce qu’il constitue un carré délimité par les avenues A B C et D. Il est limité au nord par la 14ème rue et au sud par Houston street.Initialement peuplé par des immigrants allemands et autrichiens, il a par la suite accueilli une grande mixité d’ethnies, notamment des Lithuaniens et des Hispaniques.  A partir des années 50 et pendant une quarantaine d’années, le quartier a acquis une réputation d’insécurité à cause du trafic de drogue qui s’y déroulait, tout en servant de refuge respectivement aux beatnicks, aux hippies, puis aux punks, et à toute sortes d’artistes en général, sans oublier la communauté homosexuelle qui s’y est installée à partir des années 70. A la fin de l’année 1984, le nombre de victimes du Sida est en constante augmentation.  Rien qu’aux Etats-Unis, 7700 cas sont déclarés, et la moitié en meurt.