PIÉGÉ

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Piégé est le second long métrage du réalisateur Antoine Fuqua, après Un tueur pour cible, qui marquait la première apparition de l’acteur hong kongais Chow Yun Fat dans un film hollywoodien. Cette fois, le réalisateur confirme son goût pour le thriller stylé, qui multiplie les références à Hitchcock aussi bien qu’à  James Bond avec suffisamment de style pour faire passer ce qui autrement aurait ressemblé à une série de clichés, et suffisamment d’humour pour désamorcer l’invraisemblance de certaines situations  poussées à la limite.

L’intrigue ultra classique repose sur l’association improbable de deux  personnages opposés. D’un côté, David Morse, un détective obsessionnel qui enquête sur un vol de lingots d’or. De l’autre, Jamie Foxx un petit malfrat qui a recueilli par hasard une information concernant la cachette d’un butin de 40 millions de dollars. Le premier va se servir du second comme d’un appât pour arrêter le cerveau de l’opération, un redoutable hacker. L’appât, c’est d’ailleurs la traduction littérale du titre original, qui résume bien cette affaire où personne ne sait très bien qui manipule qui.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver INSIDE MAN ou encore TUEZ CHARLEY VARRICK .

Antoine Fuqua est le fils d’un musicien noir qui était à la tête des Moonglows, un groupe vocal célèbre dans les années 50. Il a grandi en regardant les films de Kurosawa et Sergio Leone, et fait partie de cette génération très prolifique dans les années 80 qui s’est fait les dents en tournant des publicités et des clips. Fuqua se distingue avec quelques clips pour Prince ou Stevie Wonder. Il travaille aussi pour le cinéma, et gagne en 1995 un prix pour son prégénérique d’Esprits rebelles, film dans lequel Michelle Pfeiffer jouait une prof dans un lycée difficile. En 99, il passe au long métrage en réalisant Un tueur pour cible, qui à sa sortie a battu le record du nombre de balles tirées dans un film américain.

Avec Piégé, son second long, il s’exerce à donner à chaque scène une intensité égale quel que soit son registre. On peut admirer sa façon d’alterner les scènes d’action avec les séquences d’émotion, ou encore les scènes d’explication, habituellement redoutables. L’un des principaux protagonistes étant un génie de l’informatique, beaucoup de scènes impliquent des gadgets informatiques ou de vidéo surveillance. Le metteur en scène réussit très habilement à éviter de les rendre statiques et à leur injecter du suspens et de l’excitation.

Jamie Foxx fait preuve ici d’un registre comique très étendu. Son personnage évolue beaucoup, passant au début pour un simplet avant de révéler peu à peu de multiples couches de sophistication. Son apparente bêtise n’est qu’une façade pour survivre dans un monde  dangereux. Par la suite, l’acteur tournera avec des cinéastes de premier plan comme Michael Mann qui, incidemment est ami avec Antoine Fuqua.

Réalisé en 2000, Piégé contient encore des plans de New York avec les Twin towers. Pourtant seules quelques séquences ont été tournées en ville, la plupart des extérieurs ayant été tournés à Toronto pour des raisons d’économie.
Deux ans après, Fuqua passera définitivement dans la cour des grands avec Training day.

Jamie Foxx sur qui on lui à placer une puce traceur, poursuivit par un excellent David Morse qui est dans la brigade criminelle. Tout petit film policier assez efficace qui peut tenir son spectateur sans trop de souci. ...