PIGGY

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Dans un village du sud de l'Espagne plombé par une chaleur écrasante, erre une bande d'adolescentes. Parmi elles,  Sara qui, en raison de son surpoids, est régulièrement harcelée et moquée par trois autres filles de son âge. Jusqu'au jour où un mystérieux étranger tombe sous le charme de Sara. Et se met en tête de la protéger en agressant celles qui l'ont humiliée quotidiennement. Sara fait alors face à un cruel dilemme : sauver ses “amies” des griffes de ce croquemitaine ou aider ce dernier à accomplir ses forfaits ? 

Triller ovniesque, Piggy débute comme un pur drame campagnard pour bifurquer ensuite vers un simili slasher à la Vendredi 13. Tout en posant ses personnages dans un étrange climat solaire, ironique et malaisant, la réalisatrice Carlota Pereda, dénonce aussi le harcèlement et la grossophobie, les deux thèmes principaux de son film. Elle installe une certaine ambiguïté morale quand la harcelée, sexuellement frustrée, tombe sous le charme du prédateur, sorte de clone hispanique du Leatherface de Massacre à la tronçonneuse. 

Piggy a été tourné une première fois en 2018 par Carlota Pereda en un format court de 14 minutes (Cerdita) correspondant à une séquence de la version long métrage : quand Sara se fait voler ses vêtements à la piscine, l'obligeant à rentrer chez elle dans le plus simple appareil au vu de tous et toutes. Auréolée de son Goya du meilleur court métrage, la réalisatrice le retourne en format long avec Piggy dont la production sera retardée d'un an en raison du Covid.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver MAY (Un drame horrifique puissant, sorte de version teen de Frankenstein, ou une adolescente complexée décide de se fabriquer l'amant idéal.) ou encore PRECIOUS (A la fois mélodrame tragique et ode à la vie, cette tragicomédie sur une adolescente atteint d'embonpoint est porté par le talent exceptionnel de sa jeune actrice Gabourey Sidibe).

Née en 1975, l'espagnole Carlota Pereda a suivi des études à l'ECAM (école de cinéma situé dans une commune de Madrid) avant de collaborer, comme scénariste et/ou réalisatrice, à plusieurs séries espagnoles comme Periodistas, Luna, el misterio del Calanda et Acacias 38. Hormis Cerdida qui fera sa réputation de cinéaste, Carlota Pereda a tourné deux autres courts métrages : Las rubias et Here Will Be Monsters. Son premier long métrage, Piggy. A été couvert de prix dans plusieurs festivals de films fantastique à Bruxelles,Strasbourg, Sitges,Toulouse, Buenos Aire et Austin. 

Totalement fascinante dans le rôle de Sara, jeune femme harcelée jonglant avec ses angoisses, ses rêves angéliques et ses sentiments tordus, Laura Galan est une actrice espagnole de 32 ans mais en paraissant quinze, soit l'age de son personnage dans le film. Avant d''obtenir le rôle principal de Piggy, Laura Galan, a fait beaucoup de théâtre tout en alignant des seconds et troisièmes rôles dans plusieurs séries télé et divers courts métrages. Sa seule apparition dans un long métrage avant Piggy, étant une petite figuration (“la fille à bicyclette”) dans L'homme qui tua Don Quichotte de Terry Gilliam. 

En raison de son thème, on peut dire que Piggy entre dans la catégorie “obésité au cinéma” avec des films mettant en scène un personnage atteint d'embonpoint. Qu'ils soient faux car créés en latex (Eddie Murphy dans Le professeur foldingue, Brendan Fraser dans The Whale) ou réels comme celui de la travestie Divine dans les films de John Waters (Mondo Trasho, Multiple Maniacs, Pink Flamingos) ou l'afro-américaine Gabourey Sidibe dans l'émouvant et percutant Precious de Lee Daniels. 

En mars 2018, la réalisatrice espagnole Carolta Pereda sort Cerdita, un court métrage provocateur de 14min avec lequel elle fait le tour des festivals de courts métrages et qui lui permet de remporter quelques prix, jusqu’au Goya du Meilleur Court Métrage. Quatre ans plus ...

Piggy évolue dans un monde de mal-aimants. Elle s'accommode pourtant si bien de sa lourdeur. Son complexe viendra des autres. Le filles du quartier l'insultent et la malmènent, les habitants l'accusent d'être à l'origine de disparitions de jeunes adolescentes ...

Une belle surprise. L'affiche est un peu poussive encore une fois, mais passons. Mais vraiment bien happé par ce film de bout en bout. On pourra toujours dire que Cerdita emprunte à bien des films déjà vus avant; malgré tout; l'ambiance est bonne, c'est bien joué, ...