PINK CADILLAC

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Il y a deux Clint Eastwood. Celui qui joue et réalise dans des films devenus des classiques révérés du cinéma, et celui qui interprète des films plus populaires, mais dans lesquels Eastwood imposa une plaisante figure de héros placide américain, toujours prêt à défendre la veuve et l’orphelin. Ainsi ce Pink Cadillac, où il joue un chasseur de primes engagé pour retrouver une voleuse de voitures, s’avérant elle-même traquée par un groupe de suprématistes blancs, milice proche du Klux Klux Klan.

Cette comédie policière est symptomatique de la double carrière d’Eastwood, navigant entre projets personnels et films au potentiel plus commercial. Plus précisément, Pink Cadillac servit de caution à Warner Bros. Quand Eastwood les démarcha pour monter Bird, son biopic de Charlie Parker, le studio historiquement partenaire du réalisateur doutant de la rentabilité du projet, lui demanda en garantie d’être la vedette de Pink Cadillac. Au final Bird fut consacré par plusieurs prix prestigieux, dont un à Cannes, mais c’est Pink Cadillac qui remporta la mise, avec un box-office cinq fois supérieur.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver DOUX, DUR ET DINGUE ou encore SHÉRIF FAIS-PEUR .

Les films de ou avec Clint Eastwood sont souvent, en coulisses, une histoire de fidélité. Eastwood et Buddy Van Horn, le réalisateur de Pink Cadillac travaillent ensemble régulièrement depuis 1955. Ils font connaissance cette année-là sur le tournage de Lady Godiva of Coventry,  film en costumes où Eastwood  fait une courte apparition mais sympathise avec Van Horn, le superviseur des cascades du film. Doublure de Gregory Peck et de Guy Williams dans les Zorro, Van Horn devient celle d’Eastwood à compter de 1968 pour Un shérif à New York. S’en suivra une collaboration qui après une quarantaine de films en commun continue encore aujourd’hui. Entre temps Eastwood lui a confié les commandes de trois films, Doux dur et Dingue, La dernière cible et donc Pink Cadillac. Dans lequel on retrouve aussi une future star : Jim Carrey.

Déjà présent dans La dernière cible, cinquième volet des Inspecteur Harry, Carrey s’était tellement bien entendu avec Van Horn et Eastwood, qu’il vint, pour le plaisir, faire une micro-apparition en imitateur d’Elvis Presley handicapé dans une scène du film. Un passage furtif mais pas innocent quand il mène à la seconde passion d’Eastwood, la musique. Cette fameuse Pink Cadillac, devint un modèle de voiture mythique quand en 1955, Presley en fit sa voiture officielle pour le véhiculer dans ses tournées. Trente ans plus tard ce sera Bruce Springsteen, pour lequel Eastwood, bien que plus connu pour sa passion du jazz, n’a jamais caché sa sympathie, qui utilisera ce titre pour une de ses chansons. La voiture utilisée dans le film, elle, a été achetée par un collectionneur de Belfast, qui la loue à l’occasion.

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