POULET FRITES

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Ca pourrait être un polar ou une comédie burlesque, peut-être un drame sociologique... « Poulet frites » est en fait un peu de tout cela mais c’est surtout un formidable documentaire qui suit l’enquête de la police belge pour élucider le meurtre sordide d’une jeune femme, retrouvée morte égorgée avec un couteau à pain dans un appartement des bas quartiers de Bruxelles. Très vite, un suspect est mis en cause mais la découverte d’une frite surgelée dans l’estomac de la victime va peut-être donner un tour inattendu à l’affaire...

Jean Libon et Yves Hinant vous proposent un O.F.N.I, (Objet Filmé Non Identifié), balançant entre l’ubuesque et le terrible, à la manière de la célèbre série de docs longtemps diffusés à la télévision, en Belgique comme en France.

Evidemment, aucun des personnages de cette histoire ne sont des comédiens, tous viennent de la vie réelle mais la force étrange des événements qu’ils vont traverser à l’écran leur donne l’étoffe de vrais héros de cinéma...

 
Dans le même genre vous pouvez trouver C'EST ARRIVE PRES DE CHEZ VOUS (Même style documentaire, un noir et blanc stylé, des cas hallucinants et même nationalité belge !) ou encore NI JUGE NI SOUMISE (Le duo Libon-Hinant a le talent de partir de sujet presque rébarbatifs pour en tirer une trame haletante et passionnante...).

Adulé ou détesté, le style « Strip-tease » a en tout cas marqué l’histoire de la télévision et, par ricochet, celle du cinéma... A leur apogée médiatique, on a reproché aux créateurs de ce programme (Jean Libon et Marco Lamensch) d’exploiter la misère humaine en mettant en scène des personnages souvent proches du cas social. Un voyeurisme complaisant et burlesque qui n’aurait pour autre but que de ridiculiser les sujets de ces documentaires pour la plupart tournés en Belgique ou dans le Nord de la France. Des images, aucun commentaire, l’intimité quotidienne filmée au plus près : le succès est immédiat et certains épisodes restent aujourd’hui encore, trois décennies plus tard, des cas d’école comme Jean-Claude, l’agriculteur bâtisseur de soucoupe volante ou ce médecin ayant cryogénisé son épouse dans l’espoir de la faire revivre !

L’expérience cathodique durera jusqu’en 2012 avec plusieurs projets de retour avorté et c’est finalement au cinéma en 2018 que « Strip-tease » fait sa réapparition. Le documentaire « Ni juge, ni soumise » réalisé par Jean Libon et Yves Hinant, aux commandes de plusieurs des émissions d’origine... Le sujet en est Anne Gruwez, juge d’instruction bruxelloise, suivie dans son métier au jour le jour et sur plusieurs affaires, dont celle d’un cold-case concernant le meurtre de deux prostituées dans les années 90 mais aussi dans son relationnel avec ses collègues, lors de ses auditions ou ses déplacements sur le terrain. Là encore, les réalisateurs appliquent leur méthode : des images, du son mais aucun commentaire.

« Ni juge, ni soumise » va rencontrer un joli succès en salles lors de sa sortie avec plus de 200 000 entrées en France et obtenir le Magritte belge et le César du meilleur documentaire en 2019... Pour « Poulet frites » que vous venez de regarder, le duo Libon-Hinant a en fait ressorti une centaine d’heures de rushes provenant du tournage d’un « Strip-tease » des années 2000 intitulé « Le flic, la juge et l’assassin », alors diffusé en trois parties. Le format du long métrage a permis de développer certains aspects du récit en développant notamment les réflexions psychologiques du policier, en ajoutant des éléments et même en changeant la fin !

Un documentaire de la série Strip-tease ressorti de derrières les fagots (les images datent de 2003) C'est fait dans le même esprit que "Ni juge ni soumise" des mêmes auteurs peut-être en moins percutant. Jean Michel Lemoine en commissaire (aujourd'hui chef ...

Si vous êtes un fan de l'émission Strip-Tease, ce "retour" par la grande porte - mais avec un petit nombre de copies en France - devrait vous ravir. Le crédo n'a pas bougé, déshabiller le monde. Même si ça peut vous embarrasser. Regarder en face la réalité fut-elle reagencée ...

Le documentaire met dans l'ambiance: du noir et blanc pour évoquer le côté sordide du meurtre et la misère des personnages. Quelques touches d'humour noir viennent cependant humaniser le propos. Le meurtre d'une prostituée vient d'être commis à Bruxelles. ...