PREMIER DE LA CLASSE

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Dans la catégorie mytho, voire faussaire, du haut de ses 14 ans, Abou est un vrai champion. Non seulement, il fait faire de faux bulletins scolaires qui le propulsent en tête de classe alors que ses résultats sont désastreux mais, pour tromper son père, il est aussi capable d’organiser une réunion parents-professeurs dans l’enceinte même du collège.

Empêtré dans des mensonges et des situations de plus en plus complexes, Abou va devoir affronter la colère et la déception de son père, un ouvrier originaire du Mali qui croit très fort dans le travail. Pascal Nzonzi interprète ce papa aussi autoritaire qu’attachant tandis que Michèle Laroque se glisse dans la peau d’une prof désenchantée amenée à reprendre du poil de la bête.

Après avoir été coscénariste, notamment de L’Italien avec Kad Merad, Stéphane Ben Lachene passe à la réalisation et dédie ce Premier de la classe « aux parents bienveillants ». Il revendique avoir « voulu faire un film très grand public (sans l’être à 100%), une comédie sociale (ce que le film n’est pas non plus tout à fait) mâtinée de romance et de moments plus émouvants » ... 

 
Dans le même genre vous pouvez trouver RATTRAPAGE (Pour pouvoir aller à un festival de musique, un ado fait croire à ses parents qu'il a eu le bac alors qu'il doit passer l'oral de rattrapage.) ou encore LES SOUS-DOUÉS (Des cancres cultivent l'art de tricher sans se fatiguer.).

« Quand tu as 14 ans, tu te fous complètement de ce que peuvent dire tes parents ! Tu as tout à fait conscience que ce qu’ils disent est pertinent mais tu vas quand même t’employer à ne pas les écouter voire à faire exactement l’inverse. »  C’est de ce constat que le réalisateur Stéphane Ben Lahcène est parti pour imaginer Premier de la classe. Lui-même parent d’ados, il reconnaît être « totalement inaudible » par ses enfants sur certains sujets. Avec son film, il a donc voulu creuser cette « idée de faux semblants entre deux générations », toutes deux mal à l’aise pour communiquer l’une avec l’autre.

Pour incarner Abou, le metteur en scène a choisi Mutamba Kalonji, qui avait débuté à l’écran dans Bienvenue à Marly-Gomont et s’est immédiatement démarqué lors du casting. Stéphane Ben Lahcène précise qu’au moment du tournage l’adolescent partageait un point commun avec son personnage : ses résultats scolaires laissaient à désirer et il a fallu argumenter solidement pour que le principal de son collège lui accorde l’autorisation de s’absenter pendant deux mois. Le planning de tournage a donc été concocté de façon à lui permettre de rattraper le travail fait en classe. Et ça a bien marché puisque le jeune comédien est passé dans la classe supérieure !

Nicole Ferroni campe ici une enseignante qui a pété les plombs.  La comédienne connaît parfaitement la situation des profs d’aujourd’hui. Elle a en effet réussi l’agrégation de SVT en 2009 et enseigné la biologie avant de démissionner deux ans plus tard pour se consacrer à la comédie. Sa première expérience comme prof dans un collège classé zone “ambition réussite” des quartiers nord de Marseille a été un véritable baptême du feu.  Aux jeunes qui souhaiteraient devenir enseignants, elle conseille « d’aller se frotter à la réalité des collèges les plus difficiles, pour prendre la mesure de tout ce qu’implique la “mission du professeur”. Être enseignant, c’est avoir des casquettes parfois insoupçonnées : assistante sociale, éducateur » ...

Diffusé hier soir à la télévision, ce qui fut pour moi l'occasion de la découverte, Permier de la classe m'a impressionnné par la justesse de son écriture, qui bénéficie d'un équilibre subtil entre rire et gravité. Abou est un jeune homme débrouillard et à l'esprit ...