PRESQUE

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Après avoir coréalisé trois films avec son complice des inconnus Didier Bourdon, Bernard Campan s’attaque à un film plus personnel avec Presque, inspiré de son amitié de longue date avec Alexandre Jollien, infirme moteur cérébral et néanmoins auteur de plusieurs livres de philosophie.

L’histoire fait se rencontrer Louis, un croque-mort, et Igor, un handicapé passionné de philosophie. Partant de Lausanne, ils prennent la route à bord d’un corbillard pour se diriger vers le sud de la France. Alors qu’ils semblent n’avoir rien en commun, ils font connaissance au long du chemin. 

Bernard Campan et Alexandre Jollien ont écrit ensemble cette comédie qui allie humour et philosophie dans un mélange heureux. Mais ce qui convainc le plus, c’est la capacité de Jollien, indubitablement inspirée de sa propre expérience, à porter sur les événements un regard détaché et dérisoire qui permet de relativiser et d’accepter la réalité, aussi dure soit-elle.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver TANDEM (Pour la façon dont les deux personnages apprennent à se connaître sur la route, malgré leurs différences) ou encore RAIN MAN (Là encore, c'est la route qui permet à deux frères qui s'ignoraient, et dont l'un est autiste , de faire connaissance.).

Alexandre Jollien est un infirme moteur cérébral qui a passé sa jeunesse dans une institution spécialisée, où il a étudié la philosophie avant d’écrire plusieurs livres sur le sujet. C’est après avoir vu Jollien parler à la télévision que Bernard Campan l’a appelé au téléphone. Ce fut le début d’une amitié qui n’a jamais cessé. Témoin de la complicité entre les deux hommes, le producteur Philippe Godeau a eu l’idée de les réunir au cinéma. Mais entre le projet et sa concrétisation, dix ans se sont écoulés, jusqu’à ce que Jollien propose à Campan de réaliser le film, sur l’idée de la rencontre entre un croque-mort et un handicapé passionné de philosophie. 

Sur ce dernier sujet, Jollien n’hésite pas à dire que la philosophie lui a sauvé la vie : elle lui a permis de trouver « une façon d’exister, de relativiser, d’avancer ». A ce propos, il insiste sur l’importance d’un ingrédient fondamental : « S’il n’y avait pas un peu d’humour dans la vie, il y aurait de quoi se flinguer tous les jours ». Il ajoute : « c’est difficile de parler du handicap et de la mort sans tomber dans le pathos ». C’est donc avec humour qu’il a abordé le script de Presque, en collaboration avec Bernard Campan. Tous deux se sont inspirés de leur propres expériences, allant jusqu’à inclure des  épisodes qui leur sont réellement arrivés, comme cette halte au bord du Lac Léman qui sera l’occasion d’une baignade improvisée.

Pour ses débuts au cinéma, Jollien a été très déstabilisé, notamment lorsqu’il s’est agi de recevoir des directives en tant qu’acteur : l’expérience lui a rappelé les dix sept ans qu’il a passés dans une institution où toutes les décisions, y compris celles concernant la couleur de ses sous-vêtements, étaient prises à sa place.  Il a aussi été perturbé par les inévitables changements nécessités par les circonstances en cours de tournage. Mais les choses se sont réglées par les échanges et les discussions.

Avant le début de ma séance, je repensais aux craintes que j'avais vis-à-vis de Presque et du sujet délicat qu'il désirait traiter sous un aspect pour le moins intriguant : le handicap dans un road trip feel good. Je m'imaginais déjà une comédie dramatique dégoulinant ...

Pour une première à l'écran Alexandre Jollien a été formidable, aidé par son grand ami et déjà grand acteur connu Bernard Campan, ce duo est vraiment incroyable à l'écran. Leur amitié se ressent tout au long de l'histoire. Le film ne parle pas seulement du handicap ...

Alexandre Jollien est IMC. Comme moi. Enfin, ce handicap de naissance étant versatile dans sa façon d'impacter le corps (je peux t'aligner dix IMC de ma connaissance, façon scène d'identification à la Usual Suspects, si différents les uns des autres que tu serais bien incapable ...