RÉVOLUTION SIDA

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Comment l’une des plus terribles maladies ayant jamais existé a-t-elle pu quasiment devenir un non-sujet ? Les millions de victimes du sida, les malades, leurs familles, les soignants et les chercheurs semblent avoir été relégués aux oubliettes de l’actualité. D’autres pandémie ont, il est vrai, tragiquement pris le relais. Mais tout de même... Aussi difficile que nécessaire, « Révolution sida » se regarde comme un état des lieux citoyen sur le virus.  

Promenant sa caméra dans le monde entier, de la France à la Chine en passant par l’Afrique et la Russie, le film interroge des spécialistes, des politiques, des artistes et les témoins qui ont vécu au plus près la catastrophe sanitaire. 

Le constat est terrible et le film dénonce les dysfonctionnements, les injustices et les discriminations qui ont marqué l’épidémie depuis son apparition au début des années 80.  

 
Dans le même genre vous pouvez trouver NOTHING WITHOUT US (Deux documentaires passionnants sur le sida à travers l'engagement de ceux qui ont fait de la lutte contre la maladie leur raison d'être...) ou encore 120 BATTEMENTS PAR MINUTES (Aux deux extrémités d'une même chaîne, ces films posent le décor du sida au début de la pandémie et longtemps après son apparition...).

35 millions de morts dans le monde. 40 000 rien qu’en France. Depuis les années 80, le sida est une hécatombe qui n’a épargné aucun continent, aucun milieu, aucune culture, aucune sexualité. Le documentaire de Frédéric Chaudier remet ces quelques notions en perspective, dresse le bilan de ce qui a été accompli ou raté et donne aussi des pistes pour l’avenir... Une telle pandémie a bien entendu trouvé un écho sur grand écran, dans des œuvres où la fiction rejoignait la terrible réalité. Le film pionnier, et méconnu, en la matière est sans doute « Parting glances » de Bill Sherwood, sorti en 1984. Le réalisateur mourra de la maladie trois ans plus tard. Steve Buscemi y fait alors ses débuts, dans le rôle d’un jeune homme développant le sida, soutenu par son ex-petit ami, sur fond de séparation, d’adieux prématurés et de regrets.  

En 1992, c’est la France qui s’intéresse au sujet avec « Les nuits fauves » de Cyril Collard, écrivain-réalisateur emporté par le VIH quelques mois plus tard. Il y raconte son expérience, celle d’un homme bisexuel, pensant avoir contaminé une jeune fille dont il est amoureux. Romane Bohringer recevra pour ce rôle le César du meilleur espoir féminin. 1993, c’est l’année du premier succès hollywoodien traitant de l’épidémie : « Philadelphia » de Jonathan Demme retrace l’histoire vraie d’un avocat gay (Tom Hanks), doublement victime, licencié quand il ne peut plus cacher son mal, défendu par un avocat obstiné (Denzel Washington).  

Parmi les autres longs métrages apportant leur pierre à l’édifice de la connaissance et de compassion, citons « Les témoins » d’André Téchiné en 2007, « Dallas buyers club » en 2013 avec Matthew McConaughey en cowboy homophobe contaminé ou encore « 120 battements par minute » de Robin Campillo, Grand Prix à Cannes et six fois césarisé, qui revient sur le combat politique et sanitaire de l’association Act Up au début des années 90 pour la mise en œuvre de la trithérapie.