SANCTUARY

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Un véritable huit-clos rapidement supplanté de questionnement : dans Sanctuary, où se situent le vrai comme l’irréel ? 

Sanctuary donne l’impression d’être dans les fantasmes de son réalisateurs - autant se faire quelques kiffs quand on peut - mais surtout dans la tête d’un homme ou d’une femme en pleine crise d’angoisse. Ces moments où les interrogations fusent comme des balles et où l’on ne sait plus bien être sur terre, vraiment. Pourquoi Hal (incarné par Christopher Abbott) diable aurait-il besoin de se séparer de sa maitresse dominatrice maintenant qu’il reprend la fortune colossale de son père ? Et puis, pourquoi diable Rebecca (Margaret Qualley) devrait l’en empêcher ? Parce qu’elle est terriblement talentueuse. Nul besoin d’enfermer physiquement les gens quand on peut le faire dans leur propre cerveau. 

Brillamment scénario par Micah Bloomberg (lui-même derrière la superbe série « The Homecoming » ou encore « Creative Control »), Sanctuary aura du mal à vous faire ressortir de cette chambre d’hôtel aux couleurs pastel et à cette salle de bain carrelée. 

 
Dans le même genre vous pouvez trouver SLEUTH DE JOSEPH MANKIEWICZ (Les jeux de rôles où son âme se confond avec l'irréel sont dangereux pour celles et ceux qui s'y risquent.) ou encore PIERCING DE NICOLAS PESCE (Une chambre d'hôtel, une call-girl et une crise existentielle : Christopher Abbott est donc un habitué des thrillers érotiques et haletants.).

Si au premier abord on se dit que le film n’a pas les ambitions de la qualité de ses acteurs et actrices (quelques pans de murs, une salle de bain, un lit. Bref, une chambre d’hôtel), le scénario labyrinthique exploite un genre peu assumé : le thriller érotique.  

Tout commence par une scène de dialogue basique, rapidement dépeint comme étant un scénario. Tout le long du film, on se demande ce qui est vrai. Et surtout, jusqu’où ira la diabolique et magnifique Rebecca - interprétée par Margaret Qualley ?

Si rapidement, on se demande si le film ne tournera pas en rond, la qualité du scénario, des dialogues et surtout du jeu de Margaret Qualley, (celui de Christopher Abbott étant un peu plus conventionnel) donne à Sanctuary une aura mi-torturante mi-sensuelle. Exactement comme l’amour, parfois - surtout quand il se manipule.

On pourrait essayer de définir le cinéma par une définition pour tenter d'exprimer l'émotion forte qu'il procure. "Le cinéma, c'est du montage" dirait Godard. "Le cinéma, c'est du mouvement" on pourrait dire aussi. Ou bien, "le ...