SHOW BOAT

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Sur le Mississipi passent le show boat et ses amours. Une jolie chanteuse et sa meilleure amie s’y produisent dans un spectacle, à chaque escale. Mais les tensions raciales, les flambeurs et les séducteurs risquent de casser l’ambiance de la troupe.

Show boat de George Sidney est un des navires amiraux de la flotte des comédies musicales de la MGM. Sorti en 1951, il a le technicolor arrogant, la partition et le livret de Jerome Kern et Oscar Hammerstein, et les filles y sont belles. La preuve: Katryn Grayson et surtout Ava Gardner.

On va verser une larme, on va danser et chanter en choeur « Old man river » et applaudir comme des enfants devant ce festin signé par Georges Sidney.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver MISSISSIPPI DE A. EDWARD SUTHERLAND (1935) (Bing Crosby un pacifiste rejeté de tous parce qu'il a refusé un duel trouve refuge sur un bateau à roue où il se taille accidentellement la réputation d'un tueur. Heureusement il chante et l'amour n'est pas loin.) ou encore CARMEN JONES DE OTTO PREMINGER (1954) (Sur la question raciale une comédie musicale très librement inspirée de Bizet, qui dans le Sud des Etats-Unis met en scène la belle Carmen libre de son corps et des ses choix amoureux.).

Show Boat est un mélodrame racial. Il s’appuie sur l’évocation d’une société hiérarchisée par l’origine biologique. En ce sens la comédie musicale crée en 1927 au Ziegfeld Théâtre de Broadway était quasi-révolutionnaire. On chantait et dansait en déplorant la ségrégation même si on y voyait une métisse plutôt qu’une noire. Le show était inspiré du roman d’Edna Farber, souvent adaptée au cinéma, on citera notamment Mon grand de Robert Wise (1953) ou Géant de  George Stevens (1956). Le film suivit, ou plutôt les films. D’abord en 1929 une version semi-muette, un comble pour un musical, signée de Harry Pollard, puis la seconde en 1932 de James Whale avec Irenne Dunne, Alan Jones et Paul Robeson. Enfin celle qui annonce la couleur et qu’on vient de voir.

Le film fut tourné sur le plan d’eau des studios de la MGM surnommé « le lagon ». Dans ces eaux vouées à la fiction on avait déjà vu passer le Bounty et nager Johnny Weissmuller. Le rôle délicat de Julie, celle qui a du sang noir, passa de main en main. On parla de Dinah Shore, de Lena Horne mais bien sûr le studio voulait Judy Garland. Pas de bol elle était en fin de contrat. Finalement George Sidney réclama Ava, qui fit l’affaire. La belle brune californienne était suffisamment typée, elle venait de briser le coeur de la terre entière dans Pandora et par-dessus le marché chantait gentiment. Elle fredonne en effet deux titres dans le film alors que pour les autres elle est doublée par Annette Warren.

George Sidney, malade, dut s’absenter quelque jour et c’est le producteur Roger Edens, par ailleurs compositeur, qui prit la direction et réalisa notamment la fameuse séquence de « Old man river ». C’est le baryton noir William Warfield qui chante le célèbre negro spiritual, il l’aurait enregistré en une seule prise et même les détracteurs du film lui tressèrent des couronnes. Il faut dire qu’à chaque fois qu’on revoit Show Boat on embarque à tous les coups et notre coeur joue les roues à aube.

Le film n'est pas sans défauts : La fin en mode guimauve est celle de Broadway, mais Sidney la boursoufle là où il aurait fallu l'alléger. Joe E. Brown (le capitaine) fait tache dans la distribution en se livrant à un cabotinage pénible. Mais le gros souci reste le déficit ...

Une superbe comédie musicale, aussi drôle qu'émouvante, aussi sensible que brillante. La grande force de ce film est d'avoir des numéros aussi réussis que le scénario, très profond et qui donne la part belle aux personnages, particulièrement attachants, qui plus est dans ...

une belle comédie musicale en technicolor tout droit sorti des grands studios de la mgm réalisé avec talent par george sidney avec une excellente distribution de stars surtout la belle kathryn grayson qui émerveille grâce à son charme et à son immense talent de chanteuse ...