SICK OF MYSELF

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Pour son premier long métrage de fiction, le norvégien Kristoffer Borgli a écrit une comédie satirique ciblant la quête de reconnaissance à tout prix via les réseaux sociaux.  

L’histoire est centrée sur un couple de jeunes adultes ultra narcissiques. Lui est artiste sculpteur, elle n’est que serveuse dans un bar, et la célébrité du premier rend jalouse sa petite amie. Prête à tout pour attirer l’attention, elle achète sur le darknet un médicament russe interdit qui provoque une maladie de peau répugnante. Défigurée, elle devient célèbre, et sur sa lancée, persiste à d’autodétruire.  

La maladie suggérée par le titre est autant le résultat de la substance prise par le personnage, que l’expression des névroses à l’origine de son comportement : narcissisme exacerbé, jalousie, obsession de la célébrité. Borgli traite avec la même causticité les implications de ces excès, comme l’exploitation de la différence physique et du handicap au nom de l’inclusivité. Si le film peut mettre mal à l’aise, il est porté par l’interprétation exceptionnelle de Kristine Kujath Thorp dans le rôle principal. 

 
Dans le même genre vous pouvez trouver NIGHT CALL (Un journaliste est prêt à tout pour être la star de ses propres reportages.) ou encore THE SQUARE (Même satire sarcastique du monde de l'art.).

Eirik Sæther, l’artiste qui joue le rôle de Thomas, est un peintre et sculpteur contemporain bien établi en Norvège. Le réalisateur, qui est aussi son ami, s’en est inspiré durant l’écriture du scénario, sans pour autant envisager de faire appel à lui. C’est complètement par hasard, lorsque l’artiste a suggéré de passer une audition, que le réalisateur a accepté, et voyant que le résultait fonctionnait parfaitement, a fini par l’engager. Beaucoup des détails de la vie artistique sont inspirés de son expérience, et Saether a écrit lui-même le discours que Thomas prononce au cours du dîner pour remercier ses sponsors et agents.  

Le fait que Thomas soit célèbre pour ses installations fabriquées avec du mobilier volé est directement inspiré d’une affaire qui a eu lieu en Norvège à la même époque. Un groupe de marginaux s’étaient arrangés pour vivre dans le luxe sans dépenser un sou. Ils entraient dans un magasin et volaient ce qu’ils pouvaient sans être inquiétés, profitant de l’état d’esprit des Norvégiens, persuadés que de telles pratiques sont impensables.  

Cinéaste norvégien à moitié établi à Hollywood, Kristoffer Borgli a longtemps hésité entre situer l’action de son film en Norvège ou aux Etats-Unis.  A partir du moment où il a obtenu le soutien du Norwegian Film Institute, il a naturellement tourné dans son pays natal. Au total, la production a duré cinq ans, et cette durée explique en partie pourquoi certains éléments de ses courts-métrages précédents (notamment FORMER CULT MEMBER HEARS MUSIC FOR THE FIRST TIME) se retrouvent dans SICK OF MYSELF mais l’inverse est également vrai. Alors qu’il faisait des tests de prothèse avec le spécialiste Izzi Galindo, la crise sanitaire a encore repoussé le tournage, et en attendant, Borgli a réalisé le court métrage EER qui décrit une malformation et annonce la maladie de peau décrite dans SICK OF MYSELF.    

Borgli avait déjà réalisé le docufiction DRIB en 2017, mais il le considère davantage comme un film expérimental que comme un véritable premier long métrage. Il affirme l’importance d’avoir des éléments conventionnels pour faire une œuvre cohérente  et accessible au public.  

Voilà un film qui vaut par ses personnages puants à souhait, de jeunes bourgeois urbains qui évoluent dans un univers confortable, entre sapes de marque, meubles design et ordinateurs Macintosh. Totalement centrés sur eux-même, sur leur réussite personnelle et, à cette fin, ...

Ce film de Kristoffer Borgli est à bien des égards sidérant. Nous cherchons dans notre mémoire quand une œuvre a pu nous marquer ainsi, paraître à ce point furieux, dément, impénitent, et radicalement dingue. Lars Von Trier avec ses Idiots avait ce don d’insolence rauque, ...

Les deux personnages principaux de Sick of Myself, Signe et Thomas, forment un couple atrocement antipathique, elle surtout, d'ailleurs, des Narcisses modernes qui sont prêts à tout pour attirer le regard des autres, quel que soit le type de "performance" qu'ils ...