SILENT RUNNING

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Dans de vastes stations spatiales, des fonctionnaires veillent sur des serres gigantesques où l’on entretient ce qui reste de faunes et flores ayant survécu aux guerres de l’humanité. Quand, du sommet de la hiérarchie, surgit l’ordre de les détruire. 

L’appareil militaro-industriel de cet hypothétique futur n’est pas plus écologique que ne l’était, déjà, le monde où Douglas Trumbull a réalisé ce film prophétique, soit en 1972. Bruce Dern y incarne le gardien du jardin d’Eden, une sorte de terroriste écolo, dont le péché est d’aimer ce monde sous serre et d’y avoir les mains vertes. 

Oeuvre cinématographiquement prémonitoire, en souhaitant qu’elle ne le soit historiquement, « Silent Running » (course silencieuse) n’a rencontré à sa sortie qu’une indifférence polie. Depuis le film est devenu une référence pour tous les amateurs de fables cosmiques. On ne le savait pas encore à l’époque mais, dans l’espace, on n’entend pas les arbres crier.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver SEUL SUR MARS (Parce que, comme Bruce Dern dans "Silent Running", Matt Damon passe la plus grande partie de ce film de science-fiction tout seul. Naufragé sur la planète Mars, il essaie de rentrer sur Terre.) ou encore SOLEIL VERT (Parce que ce film de science-fiction dystopique pose des questions écologiques, toujours aussi importantes aujourd'hui que dans les années 1970.).

Pour le cinéphile junior, le premier nom qui saute aux yeux du générique de « Silent Running » est Michael Cimino, crédité comme co-scénariste. C’est même, pour le futur auteur du « Voyage au bout de l’enfer » sa première écriture pour le cinéma. Douglas Trumbull qui signe le film est lui moins connu. Sauf qu’il est très connu. Certes il n’a réalisé que deux films, le second « Brainstorm » est sorti en 1983. Mais on peut considérer que toute la science-fiction contemporaine lui doit presque tout.  

Spécialiste des effets spéciaux, travaillant pour la NASA, le jeune homme se retrouve à 26 ans à concevoir les visuels de… « 2001, l’odyssée de l’espace » choisi par Stanley Kubrick lui-même. Trois ans plus tard il remet ça sur un autre film resté fameux « Le mystère Andromède » de Robert Wise. Et toujours comme directeur des effets spéciaux il signera quelques oeuvres anodines comme « Rencontre du 3ème type » de Spielberg (1977), Star Trek de Wise (1979, « Blade Runner » de Ridley Scott (1982) et « The tree of life » de Terrence Malick (2011). 

Mais c’est dans les films qu’il n’aura pas signé que son influence sera la plus grande encore. S’il a refusé « Star wars » il a délégué ses proches collaborateurs à Georges Lucas, qui plus tard créeront ILM (Industrial Light and Magic). Quand on découvre les petits robots de « Silent Running » on voit bien qu’ils sont les tontons de R2-D2. Et la fameuse saga bénéficiera de ses apports. Il faut noter d’ailleurs que le clou de « Silent Running », le passage de la ceinture de Saturne, était une création précédente, initialement conçue pour « 2001 » mais qui n’avait pas été montée. Comme quoi, d’un vaisseau l’autre, la science-fiction américaine fonctionnait déjà comme une station internationale.

Grand spécialiste des effets spéciaux, notamment sur 2001 Odyssée de l'espace, puis sur Rencontres du 3ème type et Blade Runner, Douglas Trumbull a tourné le 1er de ses 2 films en 1971 (l'autre étant Brainstorm en 82), au sujet insolite puisqu'il est question d'un botaniste ...

Magicien des effets optiques ayant rendu possible les rêves de cinéastes tels que Stanley Kubrick ou Steven Spielberg et inventeur de génie cherchant sans cesse à repousser les limites du spectacle audiovisuel, Douglas Trumbull n'aura eu l'opportunité de ne tourner que deux ...

Alors qu'une vague verte arrive dans les mairies de France, il est intéressant de regarder Silent Running qui pousse à l'extrême les peurs liées à la dégradation de la Terre, car ici celle-ci a été touchée par un désastre écologique et n'a plus du tout les ressources ...