SPEED RACER

en VOD

Les frères Wachowski nourrissent une véritable aversion pour la presse, et ont érigé le silence, comme, avant eux, Stanley Kubrick ou Terence Malik, en véritable philosophie. "Un film doit parler de lui- même", préconisent-ils.

Ils travaillent avec leur producteur Joel Silver depuis Matrix, mais, pour le convaincre de les laisser faire, ont du réaliser Bound, un polar lesbien sensuel et ultraléché, leur carte de visite hollywoodienne. La trilogie Matrix, qui ajoute une dimension spirituelle, mystique et cybernétique au film d’action, est reconnu par beaucoup comme le premier grand mythe cinématographique du XXIe siècle.

Après le triomphe interplanétaire des films, où un employé de bureau livide cherche sa place dans un monde qui n’est qu’illusion, les frères Wachowski qui y ont consacré une dizaine d’années, font un break avec Speed racer. Ils s’appuient sur la série d’animation de Tatsuo Yoshida et enrôlent une poignée d’acteurs connus, Emile Hirsch héros de Into the wild de Sean Penn, Christina Ricci, John Goodman ou Susan Sarandon comédienne de La dernière marche de Tim Robbins. On notera également la présence du français Melvil Poupaud, qui fait ici une apparition mémorable en commentateur sportif surexcité.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver BEOWULF DE ROBERT ZEMECKIS ou encore CARS DE JOHN LASSETER PRODUIT PAR PIXAR .

Speed Racer est un exercice de style qui utilise toutes les ressources du numérique (performances captures, morphing, etc.) Les voitures, en proie à des accélérations démentielles, s’y déforment sans cesse. Les visages y sont recomposés par la palette graphique. Le style hésite entre traits du manga et délires psychédéliques. Le cadre se tord et se distord. La perspective ne cesse de changer. Les couleurs explosent. Bref, du spectacle pur, et revendiqué comme tel.

Les Wachowski se fichent complètement de leur récit, c’est à dire d’un scénario, très simpliste, voire infantile, ou de leurs personnages, pour s’attacher à la puissance sensorielle du film. Leurs références majeures pour Speed Racer sont à l’évidence le Pop art : ils tentent de capter son énergie révolutionnaire pour le restituer dans un film de la fin des années 2000, les tableaux de Rauschenberg mais aussi l’imagerie de Disney.  Leur projet repose donc sur la dynamique de sources visuelles très hétérogènes.

Avec Speed Racer, les Wachowski se trouvèrent à la tête d’un budget colossal nécessaire à leurs expérimentations graphiques. Comme il fallait l’amortir, ils tentèrent d’attirer un public populaire. Echaudé par les 7 premières minutes du film visibles sur le net, ce dernier, hélas, ne se déplaça pas. Aux Etats Unis, où Iron Man fit beaucoup plus d'entrée, comme en France.

37/100 sur Metacritic, 1,6/4 sur Allociné, et un box-office qui n'a pas suffi a rembourser le budget du film. C'est ce que l'on appelle "ne pas trouver son public". Speed Racer (2008) allie une forme trop confuse pour les enfants (à qui il est majoritairement destiné) et un ...

De toute façon c'est simple, pour bien comprendre le fossé infranchissable qui sépare les uns et les autres, normalement, quand la caisse de Speed franchit la ligne d'arrivée finale, tu chiales. Tu chiales pas parce que t'es ému par le scénario, lui est dans la case oblitération ...

Non mais... Mais... Quoi... Enfin... BAAAAAAHHHH MAIS C'EST QUOI CE FILM ???!!?§§ Voilà à peu près ce votre cerveau ressent tout le long du film, tous ses synapses en surchauffe devant ce déluge chromatique acidulé, de plans déments s'enchaînant à toute berzingue. ...