SXTAPE

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Adam est réalisateur et Jill, sa petite amie, est artiste peintre. Ils décident de pimenter leur relation en filmant leurs ébats sur une bande vidéo, soit une sex-tape,  dans un manoir abandonné, lieu idéal pour accueillir la future exposition de Jill. En visionnant l’enregistrement, Adam découvre qu’ils ne sont pas seuls dans cet endroit sordide. Jill semble peu à peu changer de comportement et leur aventure coquine se transforme en une lutte désespérée pour la survie.

Réalisé, filmé et monté par le Britannique Bernard Rose à qui l’on doit Candyman, Snuff Movie, ou encore et dans des registres très différents, Anna Karénine avec Sophie Marceau dans le rôle titre, et Mr. Nice avec Rhys Ifans.
SX Tape est un film d’horreur plutôt bien ficelé et qui manipule avec dextérité les codes du genre, notamment la découverte par les protagonistes que l’endroit idyllique qu’il rêvaient d’investir à eux seuls l’espace de quelques jours, recèle d’autres occupants et pas des plus bienveillants.

La distribution de SX Tape compte à son actif Caitlyn Folley, Ian Duncan, Julie Marcus, Eric Neil Guttierez et Daniel Faraldo, déjà vu pour sa part dans Mr. Nice du même Bernard Rose, mais également dans Riches et célèbres de George Cukor. Le film est scénarisé par Eric Reese et produit par Steven Schneider, producteur entre autres de Paranormal Activity et de Insidious.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LE PROJET BLAIR WITCH (Ce film lançait la mode des Found Footage, à savoir des extraits trouvés réalisés par des protagonistes disparus.) ou encore PARANORMAL ACTIVITY (Cette oeuvre fut également produite par Steven Schneider.).

Brrrrr, ça fait froid dans le dos. Vous l’aurez remarqué, SX Tape appartient à cette catégorie de films d’horreur baptisée Found footage, soit extraits trouvés, et qui fleurit avec succès depuis la sortie en 1999 du Projet Blair Witch, bien qu’existant précédemment, et dont l’une des œuvres de référence les plus marquantes est Cannibal Holocaust qui remonte aux années quatre-vingt. Found Footage donc, une méthode qui consiste à convaincre le spectateur du fait que des personnages disparus, morts ou pas, auraient laissé derrière eux des extraits de films tournés avant leur disparition. Extraits aidant souvent, mais pas toujours - mystère oblige -  à reconstituer les pièces du puzzle et à comprendre ce qui a pu arriver à ces personnes.

Dans SX Tape, le réalisateur Bernard Rose choisit de planter son décor dans un ancien hôpital abandonné dont les murs auraient été témoins d’atrocités commises sur des femmes internées. Un lieu par conséquent habité par des âmes tourmentées en mal de vengeance et d’apaisement. Ce qui n’est pas sans rappeler à propos de cadre hospitalier et toutes proportions gardées, la série TV monumentale de Lars Von Trier, The Kingdom.

Parmi les remarques faites à Bernard Rose lors de la présentation de SX Tape au BFI London Film Festival en octobre 2013, un reproche interpella particulièrement le cinéaste, le poussant à réagir devant la presse, s’agissant de la non exploitation dans son film et jusqu’au bout, de l’idée initiale qui tournait autour de la vidéo sex-tape réalisée par les protagonistes pendant leurs ébats amoureux. D’où par ailleurs le titre même de l’œuvre. Bernard Rose se défendit en invoquant la facilité à ce moment de tourner un film pornographique en y mêlant des scènes d’horreur, démarche qui selon ses propres termes, ne l’intéressait pas, et à laquelle il préféra tracer l’itinéraire de son histoire, avec la complicité du scénariste Eric Reese, d’un point A à un point B en empruntant des chemins tortueux plutôt que la classique ligne droite. Et d’ajouter, oui, il y a tromperie sur la marchandise, sauf qu’elle est enrichissante.

Les vénérables cinéastes baroques et amateurs, ceux qui aiment appuyer sur REC pour filmer les pigeons qui se montent ou leurs poubelles, se reconnaîtront a coup sûr dans le malaise jouissif des mise en scène bâclées. C’est l’espoir d’une rature que l’on regarde, ...