TAI CHI HERO

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Je sais bien que là, vous n’avez aucune intention de faire des efforts, de bouger votre corps ou même de rechercher l’excellence de l’âme… Vous vous dites : je suis bien et pouvez éventuellement consentir à vous faire un thé ou aller décapsuler une bouteille de bière blanche qui mijote au frais, à consommer avec modération et tous les potes qui voudront bien passer ! Je vous propose pourtant de l’exercice mais attention : sans bouger de votre canapé ou de votre hamac, promis !

Tai chi hero que vous allez découvrir est un film de kung fu ou plus exactement de Tai Chi, une des ramifications de l’immense arbre généalogique des arts martiaux. C’est le réalisateur hong-kongais Stephen Fung qui est à la manœuvre. Il va vous entrainer dans la jeunesse de Yan Luchan, un des cadors du coup de saton, fondateur légendaire du fameux Tai Chi…

Au programme donc, pas mal de combats, des cascades dantesques, des regards qui tuent, bref de l’action : en tout cas pour les comédiens du film !

 
Dans le même genre vous pouvez trouver IP MAN (La vie et l'oeuvre du plus célèbre des maîtres du kung-fu face au portrait d'un héros des campagnes adeptes du Tai Chi. Deux hommes, deux destins, deux combats dans une Chine en (r)évolution) ou encore LE ROYAUME INTERDIT (Jackie Chan ou Stephen Feung explorent une veine célèbre dans le cinéma chinois : les légendes se déroulant à la campagne ! Les combats d'arts martiaux n'en sont que plus vrais et naturels).

C’est un genre de cinéma qui est très peu pratiqué en France, tout du moins sur grand écran. Mais les amateurs de kung fu ou d’arts martiaux sont généralement des connaisseurs, à l’affût de la moindre nouveauté en la matière, surtout quand elle est d’excellent facture. Et ça tombe bien car Tai Chi hero que vous venez de voir est une des meilleures productions de cette sorte-là.

On la doit à Stephen Fung, un personnage très à part dans la grande famille des spécialistes de l’action made in China. Réalisateur, acteur, producteur, chanteur, il a d’abord fait ses débuts devant une caméra dans les années 90 avant de passer derrière en 2004 avec un premier film, produit par la très influente compagnie de Jackie Chan. Depuis, Feung s’est fait la réputation d’un habile faiseur, capable de réinventer un style de cinéma que l’on croyait en Occident rangé au rayon des antiquités depuis Bruce Lee. Vous avez bien vu que c’est une vue de l’esprit : Tai chi hero rend à la fois hommage aux grandes heures du kung-fu, tout en surfant sur la vague de la modernité et même des effets spéciaux. A partir d’un même matériau de base, (la biographie d’un maître des arts martiaux), The grandmaster de Wong Kar Wai s’efforçait lui de respecter une tradition, un savoir-faire hérité du passé.

Stephen Feung se plait lui à dynamiter ces conventions et il s’est même spécialisé sur ce créneau extrêmement populaire dans toute l’Asie puisque le film que vous avez découvert est la suite de Tai Chi Zero, déjà monté sur les mêmes ressorts narratifs, à savoir ceux du personnage solitaire en butte à la violence et au poids des traditions…On y retrouve Tony Leung Ka-Fai, acteur fétiche du réalisateur, personnage principal de plus de 80 films dont certains formidables comme Détective Dee : le mystère de la flamme fantôme, de Tsui Hark, sorti en 2010, épatante enquête à la Sherlock Holmes version saké dans la Chine impériale du 7e siècle…

Ce deuxième opus reprend exactement là où le premier s’était arrêté et reprend donc les mêmes personnages barrés et le même cadre pour l’action, le village Chen. On se rend compte également qu’on est sur la même longueur d’onde en ce qui concerne l’ambiance ...

Tourné dans la foulée du premier opus, Tai Chi Hero voit enfin notre jeune maître ès-tai chi qui louche combattre son ancien ennemi Ji-Zing encore plus méchant tout en essayant d'amadouer sa nouvelle femme, en l'occurrence son indomptable partenaire Chen Yu Niang. Réalisé ...

Voici une plaisante surprise venue de Chine : un film d'arts martiaux original et très ludique qui développe avec succès une approche bédéesque décomplexée sans tomber dans le nihilisme scénaristique dans lequel sombrent bon nombre de films d'action. A signaler ...