THE CRYING GAME

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Un soldat britannique enlevé par l’IRA parle d’une mystérieuse femme à son geôlier. Lequel partira à sa recherche sans savoir que s’il la retrouve, sa vie risque de basculer. « The crying game », qu’on traduira sommairement par « le jeu des larmes », est un long métrage signé par l’irlandais Neil Jordan, en 1992. C’est un film entre deux mondes, celui de la fin du sanglant conflit entre les patriotes irlandais et l’armée britannique et l’avènement d’une révolution des mœurs amoureuses.

La distribution est alléchante : Stephen Rea, Miranda Richardson, Forest Whitaker et la révélation androgynique de Jaye Davidson. Faites l’amour qu’y disaient, faites pas la guerre… 

Bien des années avant l’éveil des mouvements LGBT and co, « The Crying Game » raconte une histoire vieille comme le monde : l’attirance d’un homme pour un être qui n’est ni elle ni lui mais peut-être « Iel », comme on dit aujourd’hui. C’est surtout, dans l’Irlande très catholique, une œuvre sur la tolérance et sur le fait que l’amour ne connait pas de frontières géographiques, morales ou physiologiques.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LE MOUCHARD (En 1935, John Ford (qui n'a pas réalisé que des westerns) signait le premier grand film consacré à l'IRA. Ford a remporté pour l'occasion le premier de ses quatre Oscars du meilleur réalisateur.) ou encore M. BUTTERFLY (Entre le mélodrame et le film d'espionnage, ce film de David Cronenberg fait reposer son mystère sur l'identité sexuelle trouble du personnage de John Lone.).

Le film était initialement intitulé « The soldier’s wife » (La femme du soldat) mais Stanley Kubrick le déconseilla à son pote Jordan, arguant que les intitulés à caractère religieux ou militaires décourageaient le public. Le cinéaste finalement choisit « The crying game » en s’inspirant du titre d’un tube de Dave Berry en 1964. On peut l’entendre dans le film, ainsi que la version fameuse de Boy Georges. 

Le long métrage connut deux fins. Une première, sur laquelle fut financé le script, où le couple se retrouvait et partait en week-end. L’autre dans laquelle le héros masculin finissait en prison (qu’on vient de voir) et qui fut la version exploitée en salle. Neil Jordan a reçu pour ce film très remarqué l’Oscar du meilleur scénario en 1992, alors que, dans le même temps, Jaye Davidson était nommé dans celle de meilleur espoir pour un second rôle. C’était son premier film, on le revit peu, si ce n’est dans le block-butter « Star Gate » (1994) de Roland Emmerich où il jouait Ra, le dieu égyptien. 

Remarqué dans un bar, l’acteur américain jouait évidemment de son androgynie. Alors qu’il était malade sur le tournage on fit venir un médecin qui demanda à l’équipe s’ils n’avaient pas envisagé « qu’elle fut enceinte ». L’affaire provoqua un gros éclat de rire et conforta le cinéaste dans sa conviction que la perception du genre de son acteur le rangerait côté féminin. De leurs côtés, les studios craignaient que la révélation prématurée de la virilité du personnage détourne le public du film. Ce fut exactement le contraire qui se produisit. Depuis sa sortie, la réputation du film n’a cessé de grandir.

Guerre civile en Irlande du Nord: soldat britannique en permission, Jody (Forest Whitaker) est dragué à la fête foraine par Jude, la jolie blonde (Miranda Richardson). Manque de chance pour Jody, car Jude est un bon petit soldat de l'IRA, l'Armée révolutionnaire irlandaise: ...

Un film assez perturbant, complexe, dérangeant parce qu'il aborde plusieurs sujets totalement différents et pas ce que l'on peut appeler des sujets politiquement corrects... La première partie a un contenu politique, une charge assez féroce envers l'IRA ou du moins envers ...

The Crying Game est un film multiple puisqu'il multiplie les thèmes. Le film est divisé en deux parties bien distinctes où le thème politique est étudié dans un premier temps puis le thème de la sexualité. Ces deux thèmes ne se confondent jamais mais existent chacun de ...