THE DARKNESS

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On ne sait jamais quelle entité peut errer au fond du grand canyon. Et le souvenir qu’on peut ramener d’une ballade en famille. Surtout avec un gamin autiste porteur d’un trophée qui ouvrira les portes du cauchemar.

The darkness, qu’on traduira avec un accent lugubre par "les ténèbres" est un film d’horreur sorti en 2016 et réalisé par Greg Mc Lean. On y retrouve la sacro-sainte famille américaine apparemment idéale mais qui va devoir passer de l’autre côté du miroir.

Petite production, petit budget de 4 millions de dollars qui en génèrera plus du double, le film s’enorgueillit d’avoir Kevin Bacon en tête d’affiche, preuve que les temps sont devenus plus durs pour l’acteur d’Appolo 13 ou de Mystic River. Il est flanqué de la sémillante Rhada Mitchell la blonde de Silent Hill, dont la peur est toujours cinégénique. Et maintenant, tremblez jeunes gens vous êtes marqué par le signe indien.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver L'EXORCISTE DE WILLIAM FRIEDKIN (1973) (La matrice du film de possession. Au coeur de la famille, au coeur d'une ville moderne un entité diabolique venue du fin fond des âges prend possession d'une fillette et la transforme à sa volonté, la fait souffrir malgré la présence d'un prêtre venu à la rescousse. La famille américaine taraudée par son puritanisme fondateur, le mal venu d'Asie, la religion dévoyée et l'enfance martyrisée, en font un grand film d'effroi. La sexualité y est une des pulsions explicite des manifestations de la possession et c'est alors un tabou qui se brise dans le cinéma américain.) ou encore VORACE DE ANTONIA BYRD (1999) (Inspiré par une légende algonquin un film sec et effrayant où une colonne de l'armée américaine est décimée par le "wendigo" qui possède les hommes et les rend cannibales. Avec une scène d'affrontement finale effroyable où l'homme est renvoyé à sa pire animalité. Tourné avec peu de moyens cette oeuvre est littéralement hantée.).

Donc c’est un film d’exorcisme. Une variation d’abord sur le mythe du démon qui se nourrit des peurs humaines, thème déjà abordé dans Freddie avec comme symptôme le phénomène de possession très fréquent dans quasiment tous les films épouvantables, le totem du genre restant, bien sur L’exorciste  de William Friedkin (1974).

The darkness est allé puiser dans la culture Anasazi tribu du Colorado, disparue à l’arrivée des blancs mais connue pour avoir édifié d’ingénieux village en dur. Bref des fantômes indiens plus l’inévitable mauvaise conscience yankee, ça suffit à vous fabriquer des nuits difficiles. Surfant sur l’expiation collective du peuple américain et la fascination pour les cultures païennes, le film serait inspiré de faits réels c’est en tout cas ce que raconte son réalisateur. Avec une petite pincée de psychanalyse pour relever le tout, nous voilà bien dans des hantises contemporaines.

Tourné à Los Angeles et ses environs entre avril et mai 2014 le film est ce qu’on appelait jadis une série B. De nos jours il faut de l’ingéniosité pour tourner vite pour peu d’argent, mais on y gagne une réputation si le retour sur investissement est gratifiant. Ce sont les qualités de Greg Mc Lean qui passe sa vie à faire et tourner des cauchemars. On se souvient de Solitaire (2005)  film de crocodile avec déjà Radha Mitchell de chez Silent Hill de Christophe Gans et des deux épisodes de Wolf Creek (2013) avec psychopathe sorti du bush. Il est vrai que le cinéaste est australien qui de Cannes à Sundance a gagné ses galons d’épouvanteur. Encore un qui va nous garantir des nuits blanches.