THE INFORMER

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La notion de « double peine » revient souvent quand on évoque les questions de justice… Dans notre droit pénal, elle interdit de condamner une même personne deux fois pour les mêmes faits… Dans le film d’Andrea di Stefano que vous allez maintenant découvrir, elle prend véritablement tout son sens…

Voici l’histoire de Pete Koslow, ancien soldat, indic pour les autorités qui se retrouve emprisonné et va être obligé de participer à une mission du FBI au sein de son centre de détention avant d’être abandonné à la merci de ses co-détenus soudain et bizarrement moins bien intentionnés à son égard ! Seule solution pour Pete : s’évader le plus vite possible pour échapper à une mort certaine et douloureuse…

C’est ce qu’on appelle un escape-movie, donc un film d’évasion : un thriller d’action aux cascades millimétrées et à la tension constante, incarné par l’acteur suédo-américain Joel Kinnaman, (déjà remarqué dans Millenium ou Suicide squad), ici entouré de Rosamund Pike et Clive Owen…

 
Dans le même genre vous pouvez trouver DONNIE BRASCO (Le "métier" d'indicateur ou d'infiltré n'est jamais une chose facile mais quand en plus votre couverture est révélée, le péril devient encore plus grand...) ou encore HAUTE SECURITE (Survivre à la prison : voici deux films qui démontrent que la détention peut vraiment déboucher sur la perpétuité... fût-elle fatale !).

The informer dresse le portrait violent du quotidien d’un indicateur de police se retrouvant en prison. Pas facile vous l’avez vu de survivre derrière les barreaux quand vos colocataires apprennent que vous avez renseigné les autorités… Pour s’en sortir, les muscles ne servent pas longtemps à grand-chose : un bon cerveau est beaucoup plus utile… L’indic est depuis longtemps une figure contrastée au cinéma. C’est un personnage double, une sorte de mercenaire à qui personne ne peut vraiment faire confiance puisqu’il joue sur plusieurs tableaux en essayant d’en tirer profit. Une figure idéale en terme de dramaturgie dont les metteurs en scène se sont maintes fois emparé.

C’était la trame du formidable film de Jean-Pierre Melville Le doulos en 1962 avec Jean-Paul Belmondo et Serge Reggiani mais aussi de La balance de Bob Swain en 1982 avec Nathalie Baye, Philippe Léotard et Richard Berry, L’indic de Serge Leroy l’année suivante avec Daniel Auteuil et Thierry Lhermitte ou encore du Cousin d’Alain Corneau en 1997 dans lequel Alain Chabat et Patrick Timsit jouaient au jeu dangereux des relations contre-nature flic-voyou… Des relations qui ont été également explorées du côté d’Hollywood, souvent d’ailleurs à partir d’histoires vraies.

C’est le cas dans Donnie Brasco de Mike Newell sorti en 1998 dans lequel Johnny Depp incarnait Joe Pistone, agent du FBI qui s’est infiltré des années durant au cœur de la mafia new-yorkaise pour faire tomber une de ses familles la plus puissante… Puisqu’on parle d’infiltré, citons aussi évidemment le film du même nom réalisé par Martin Scorsese en 2006 et qui croisait les destins de Leonardo di Caprio et Matt Damon deux policiers aux antipodes : l’un au service du bien, l’autre dévoué à celui des truands… La promesse de l’ombre de David Cronenberg en 2007, BlackKlansman de Spike Lee en 2018 ou encore Point break avec le duo Keanu Reeves-Patrick Swayze racontaient aussi à leur manière comment la police peut essayer de trouver un appui au cœur du crime pour l’abattre…

Ce n'est assurément pas le film de l'année et il n'est pas exempt de défauts (c'est quoi cette scène bizarre ou mal montée de l'ambulance ?!), mais là où on a souvent de la surenchère au rayon des films d'action, je note l'effort louable de rester sobre et brut dans la ...

Voilà bien un film qu'on aborde sans se faire de grandes illusions, vu son réalisateur qui n'a pas fait encore fait ses preuves derrière la caméra (l'acteur italien Andrea di Stefano), son script a priori sans grande originalité (un informateur du FBI infiltré dans une prison ...

Un conseil : NE LISEZ PAS LE 'PITCH' de SC ! La force de The Informer réside en effet dans l'intérêt croissant que le spectateur porte au héros du film (Joel Kinnaman), personnage fadasse au départ mais auquel on ne manque pas de s'identifier au fur et à mesure que le récit ...