THE PERFECT CANDIDATE

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Les droits des femmes en ce début de 21e siècle... Ah je sais, voilà un vaste et beau sujet : le genre de débat que vous ouvrez sans savoir quand ni comment vous pourrez bien le refermer... Ajoutons une variante : le droit des femmes dans certains pays où, comment dire, leur place au sein de la société n’est pas vraiment acquise et où elles n’ont pas la possibilité de la revendiquer...

Et pour aller à l’essentiel, direction l’Arabie Saoudite, théâtre du film de Haifaa Al Mansour qui va suivre. Maryam y est médecin dans une petite ville avec l’ambition de devenir chirurgien dans un hopital de Ryad la capitale. Pour cela, elle doit aller y passer un concours mais problème : étant célibataire, Maryam doit obtenir l’autorisation écrite de son père, absent à ce moment-là...

Déçue et révoltée, la jeune femme refuse de baisser les bras et va même s’attaquer à un autre tabou local en se présentant aux élections municipales ! Une campagne pas comme les autres va alors commencer...

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LA CONQUETE (Une campagne électorale n'est jamais une promenade de santé : homme ou femme, quel que soit le pays, les obstacles sont nombreux et la vie privée des candidats forcément mise à rude épreuve...) ou encore WADJDA (La réalisatrice Haifaa Al Mansour a de la suite dans les idées : après avoir clandestinement tourné son 1er film en Arabie Saoudite, elle s'attaque cette fois de front à la société patriarcale de son pays...).

Haifaa Al Mansour restera comme la pionnière du cinéma en Arabie Saoudite. Cette cinéaste native du royaume du Golfe Persique a étudié en Egypte et en Australie avant de tenter un pari fou : réaliser un premier film dans son pays au début des années 2010. Fou ? Oui car, à l’époque, le 7e Art est encore interdit là-bas, considéré comme contraire à l’Islam la religion d’Etat. « Wadjda », sorti chez nous en 2013 sera donc tourné dans des conditions quasi clandestines, sans aucune autorisation, l’équipe devant très souvent se cacher dans une camionnette pour saisir le jeu des comédiens dans la rue... Au bout de l’épreuve, le film sortira dans une quarantaine de pays du monde entier et, ironie du sort, représentera même le royaume pour la course à l’Oscar du meilleur film international !

Comme « The perfect candidate », « Wadjad » racontait déjà l’âpre bataille contre les préjugés et les interdits faits aux femmes, en l’occurrence celui de faire du vélo pour une gamine de 12 ans... Avant de se plonger dans le projet de ce 2e long métrage, Haifaa Al Mansour a pu constater l’incroyable évolution de son pays sur le sujet du cinéma : désormais, de nombreuses salles ont ouvert mais la prochaine étape va se jouer sur un autre terrain : celui de la création d’une véritable professionnalisation des Saoudiens et, souhaitons-le, des Saoudiennes aux métiers du cinéma. La réalisatrice a pu mesurer le chemin parcouru en quelques années seulement lors de la projection de « Wadjda » dans sa province de l’Est, sa famille prenant en photo les panneaux publicitaires à son effigie annonçant l’événement !

Elle a désormais rejoint le club encore très fermé des réalisatrices arabes dont la pionnière est l’égyptienne Aziza Amir avec son film « Layla » en 1927. Un club dans lequel on trouve des artistes renommés comme Assia Dagher, Fatma Rouchdi, Jocelyne Saab, Leila Habchi, Yamina Benguigui ou ces dernières années la libanaise Nadine Labaki dont le film « Capharnaum » avait fait l’événement à Cannes en 2018...

Où l'on apprend à connaître la condition des femmes saoudiennes, la réalité, pas celle de Valeurs Actuelles et des misos qui invoquent ces femmes uniquement pour cracher sur le féminisme occidental, où l'on rigole amèrement devant le sexisme acerbe de la société saoudite, ...

Maryam est médecin dans la clinique d'une petite ville d'Arabie saoudite. Alors qu'elle veut se rendre à Dubai pour candidater à un poste de chirurgien dans un grand hôpital, elle se voit refuser le droit de prendre l’avion en l'absence d'une autorisation de voyager électronique ...

Depuis Wadjda, Haifaa Al-Mansour a fait son petit bonhomme (ce serait mieux d'employer l'équivalent féminin mais ...) de chemin dans le cinéma anglo-saxon avec Mary Shelley et Une femme de tête. Mais bien évidemment, on l'attendait de nouveau à domicile, histoire de prouver ...