THE SPIRIT

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Fans ou sympathisants des super-héros, vous êtes ici les bienvenus ! Vous allez découvrir « The spirit », film méconnu du genre, qui mérite largement votre attention.
D’abord parce qu’il est signé Frank Miller, l’un des papas de « Batman » en bande dessinée, réalisateur à ses heures, notamment du formidable « Sin city »… Ensuite parce que Denny Colt, (le héros de l’histoire), a tous les atouts du personnage sombre et torturé que l’on aime à croiser dans ce style d’épopée. Un flic tombé au combat qui revient d’entre les morts pour combattre le mal, sur le point de submerger sa chère cité. Et que dire du méchant, l’ignoble Octopus, prêt à tout pour faire triompher le crime ?
Dans les rôles principaux, vous reconnaîtrez Samuel L Jackson, Scarlett Johansson et Eva Mendes et découvrirez sans doute Gabriel Macht, aux commandes du double personnage qui donne son titre à l’histoire : « The spirit ». D’esprit, le film de Miller n’en manque d’ailleurs pas : mauvais certes mais jamais simple !

 
Dans le même genre vous pouvez trouver SIN CITY (Un même décor : une ville rongée par le Mal. Une même croisade menée par des héros marqués par la douleur et le deuil, prêts à se sacrifier pour l'emporter...) ou encore THE DARK KNIGHT RISES (Frank Miller est à l'origine de ces deux films, normal que leurs thèmes en soient jumeaux ! Tous deux sont portés un héros qui comprend depuis le début que seul le sacrifice de sa vie permettra au bien de triompher...).

C’est comme ça, on ne peut pas lutter : certains naissent avec tous les talents. Frank Miller cumule un nombre de qualités impressionnantes dans son domaine : l’art du divertissement. Ce dessinateur, scénariste et réalisateur américain est né à la fin des années 50 aux Etats Unis, à une époque où les « comics », (qu’on appelle chez nous les bandes dessinées), connaissaient leur âge d’or. Chaque semaine, les aventures des super-héros régalaient un public jeune ou pas, avide de rêve, d’aventure et qui trouvait dans ces personnages en costumes, braves et patriotes, des raisons d’espérer que l’Oncle Sam triomphe un jour de l’ours soviétique…
Miller fait ses classes chez Marvel où il prend vite les rênes de Daredevil, héros aveugle, avocat le jour, redresseur de tort la nuit. Dans les années 80, DC Comics débauche le prodige et lui confie le lifting d’un des emblèmes de la marque : Batman. Depuis quelques temps, le chevalier noir de Gotham City paraît démodé, à bout de souffle. Frank Miller va lui appliquer un traitement de choc qui relancera définitivement le mythe, désormais bardé de noirceur, de souffrance et de sacrifice. Point culminant de l’affaire : « Dark knight » qui plus tard, donnera à Christopher Nolan l’idée de ressusciter l’homme chauve-souris sur grand écran de manière époustouflante… Miller, je le disais, est comme ses héros : il a plusieurs identités.
Pas étonnant donc de le trouver aussi sous le masque du réalisateur en 2005 avec l’adaptation d’une autre de ses BD de légende : « Sin city ». Là encore, l’univers est ultraviolent, désespéré, au cœur d’une ville dévorée par le crime, le sexe et l’argent. Aidé de Robert Rodriguez et de Quentin Tarantino, Miller en fait une fresque graphique hallucinante dans laquelle évoluent Bruce Willis, Mickey Rourke, Jessica Alba, Clive Owen ou Benicio del Toro. En 2008, le voici donc aux commandes de « The spirit » que vous venez de voir et les mêmes thèmes sont à nouveau au rendez-vous : une mégapole en péril, un méchant impitoyable et un héros solitaire quasi suicidaire, d’autant qu’ici il est déjà mort !