TICKET GAGNANT

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370 millions de dollars...De quoi changer de quotidien, surtout quand on est un vendeur de chaussures au chômage. C’est ce qui arrive au héros de « Lottery ticket », Kevin. Par dépit, il va jouer des numéros découverts par hasard dans l’emballage d’un gâteau. Bingo ! Durant le long week-end du 4 juillet, c'est lui qui empoche le gros lot...Mais souci : sa grand-mère, mise dans la confidence est incapable de garder le secret et bientôt, c’est tout le voisinage qui se découvre un nouveau meilleur ami ! D’abord tenté de mentir en parlant d’un faux billet de loterie, Kevin découvre vite que cette fortune tombée du ciel ne lui attire pas que des ennuis mais lui offre aussi une vraie respectabilité...Dilemme : faut-il avouer ou continuer à mentir ? Le film d’Erik White est une fable sociale cruelle et jouissive qui brasse les thèmes de l’amitié, de la famille, du pouvoir du dieu dollar et de la vraie richesse. Son casting afro-américain,  composé en grande partie de stars du rap, va vous faire passer un moment plein de rythme et de groove...

 
Dans le même genre vous pouvez trouver CRÉSUS (Quand la fortune devient l'infortune ! Fernandel dans "Crésus" et Lil' Bow Wow dans "Lottery ticket" vont vite découvrir que vouloir et pouvoir faire le bonheur des autres grâce à l'argent peut se révéler dangereux.) ou encore DO THE RIGHT THING (Spike Lee a la réputation de faire du prosélytisme envers sa communauté. Dans "Do the right thing" en revanche, il montre combien les familles Noires, Italiennes ou Juives peuvent se déchirer, se détester mais aussi se retrouver.).

Si vous êtes amateurs de black music, vous connaissez certainement le travail d’Erik White, le réalisateur du film que vous venez de découvrir. Ce jeune homme s’est en effet distingué en signant une collection impressionnante de clips pour des artistes comme Chris Brown, Mary J Blidge, Christina Aguilera ou Snoop Doog avant de réaliser les vidéos de la série « Glee ». « Lottery ticket » est d’ailleurs le prolongement de ce travail puisque les comédiens principaux viennent tous de l’industrie musicale : Lil’ Bow Wow, Ice Cube ou Brandon T Jackson sont des stars du hip-hop. Quant à la bande originale, pas la peine de chercher bien loin pour la composer : Erik White n’a eu qu’a faire appel à ses camarades du hit-parade : Chris Brown donc, mais aussi Ludacris, T Pain, Alicia Keys ou le vétéran Al Green y ont participé. L’affiche du film emprunte d’ailleurs à ce qu’on appelait dans les années 70 la « blaxploitation » : nom composé des mots « black » et « exploitation », qui résume un mouvement initié par des réalisateurs et des studios indépendant, issus de la communauté Noire américaine. Leur but était de mettre au premier plan des acteurs que la discrimination alors en vigueur à Hollywood tenait éloignés du haut de l’affiche. L’exemple le plus connu reste « Shaft, les nuits rouge de Harlem », polar musclé de Gordon Parks, sorti en 1971 et devenu un immense succès mondial grâce aussi à sa bande originale signée Isaac Hayes. La blaxploitation s’est peu à peu fondu dans le paysage plus métissé des grands studios, victime consentante de l’émergence de superstars comme Danny Glover, Eddie Murphy ou plus récemment Will Smith. Mais elle a suffisamment marqué les esprits et le box office pour que des cinéastes comme Quentin Tarantino lui rendent un hommage appuyé dans des films comme « Jackie Brown » ( dans lequel jouait Pam Grier, autre icône de cette mouvance) ou « Kill Bill »...