TOUT LE MONDE IL EST BEAU, TOUT LE MONDE IL EST GENTIL

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Une des premières et  plus mémorables charges contre les médias date de 1972 et elle est signée Jean Yanne. Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil, premier des 7 films tournés par l’artiste, raconte avec une ironie noire l’ascension d’un journaliste et animateur de radio provocateur puis sa récupération par le milieu qu’il entendait dénoncer.

Cette comédie satirique écrit par Yanne en compagnie de son vieux complice radio Gérard Sire, déroule un casting particulièrement goûtu : Yanne bien sûr mais aussi Bernard Blier, Michel Serrault, Jacques François, Marina Vlady… Bien avant les Guignols, les Nuls, et les émissions sur la télé et la radio, ce pamphlet en images reste d’actualité et sa roborative férocité tient aussi à la personnalité radicale de Jean Yanne qui n’était ni beau, ni gentil, mais avait de la grandeur : démonstration par l’image…

 
Dans le même genre vous pouvez trouver GOOD MORNING VIETNAM DE BARRY LEVINSON (1987) ou encore LES HOMMES DU PRÉSIDENT DE ALAN J. PAKULA (1976) .

Avant Coluche il y eut Jean Yanne. L’ainé avait la même rosserie, la même méchanceté hilarante, le même anarchisme jovial. Ils se rencontreront d’ailleurs dans Deux heures moins le quart avant jésus-christ. En 1972 Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil marque le début de la deuxième vie de l’artiste.

Auparavant après avoir fait ses classes comme journaliste occasionnel et chansonniers intermittent il s’était rendu célèbre en compagnie de Jacques Martin à la télévision. Jonglant entre RTL, Europe 1 et l'ORTF, l’homme entame une carrière d’acteur de cinéma. Et c’est un polémiste et un non-conformiste qui gratte la France d’en bas, dans Week-end de Godard 1967, Que la bête meure 1969 et Le boucher de Chabrol 1970 avant de refuser un prix d’interprétation à Cannes pour Nous ne vieillirons pas ensemble de Pialat en 1972.

La deuxième vie arrive alors, celle d’auteur complet avec un film dont personne ne veut. Yanne y raconte ses déboires d’animateur, plusieurs fois viré pour sa liberté de parole, et moque la société du spectacle, ce qui est totalement novateur. Finalement, devant le manque d’intérêt du métier il crée avec Jean Paul Rassam producteur de Pialat et bientôt Ferreri et Godard, la société Cinequanon pour monter son film. Ils réunissent un impressionnant casting, vont tourner dans les locaux de RTL une partie des intérieurs, convoquent leur pote dessinateur Tito Topin pour le générique et remportent un très grand succès salle. Le film gentiment anticlérical est aussi une satire des années post-hippies et de la comédie musicale Jésus-Christ superstar créée à Broadway en 1971.

Yanne enchaînera très vite sur Moi y’en a vouloir des sous… Et pour finir en chanson, remémorons-nous le texte fondateur de cette œuvre : Jesus Christ dit aux Apôtres, Suivez-moi marchez sur l'eau, Sans se mouiller les uns les autres, Les voilà qu'ils suivent aussitôt Jésus Christ a donc, c'est comique… Inventé le ski nautique

Jésuuuuuuuuuuuuuuuus.... Jean Yanne en journaliste reporter retourne à Radio Plus qui perd des auditeurs le président de la station (B. Blier) le charge de refaire la nouvelle grille des programmes pour redorer le blason de la radio qui devient celle de la vérité. Avec son ...

1972, alors que sa carrière d’acteur commence à évoluer vers des premiers rôles remarqués, alternant comédies à la française (Girault, Lautner, Pirès…) et films d’auteur (Godard, Chabrol…), Jean Yanne semble regretter les années music-hall où il avait toute latitude ...

Dans mes souvenirs, je faisais la confusion entre ce film et celui de Christian Gion ("C'est dur pour tout le monde"). Les deux films sont presque identiques en critiquant ouvertement le monde médiatique. Bernard Blier y joue à peu près le même rôle, celui d'un grand patron ...