U-235

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Un commando belge en Afrique. Un U-boat allemand. Une cargaison d’uranium. Il n’en faut pas plus pour faire un bon film de guerre, bien haletant. Le titre de ce film de sous-marin : U-235 et pour la version originale Torpedo qui veut dire torpille.

Le film est de nationalité belge, il parle allemand, néerlandais et français. Il situe son action durant la Seconde Guerre mondiale, en 1941 très précisément, alors que se mettait en place aux Etat-Unis, le projet Manhattan destiné à fabriquer une bombe atomique.

Vous croyiez que c’est une superproduction ? Et bien non, c’est surtout un film audacieux, spectaculaire et aventureux, preuve qu’avec de l’ingéniosité on peut tout filmer. Et tout cela dirigé d’une main de maitre par Sven Huybrechts.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver DAS BOOT DE WOLFGANG PETERSEN (1981) (La pierre de rosette du film de sous-marins. Il évoque l'épopée des U-Boot, sous-marins allemands pendant la guerre, qui traquaient les convois alliés pour couler le maximum de navires. Mais ils étaient eux-mêmes chassés par les destroyers anglais. Cinéphiles claustrophobes s'abstenir.) ou encore U-571 (2000) DE JONATHAN MOSTOW (Inspiré de faits réels la mission d'un sous-marin américain grimé en U-Boot pour mettre la main sur la célèbre machine Enigma qui codait les messages nazis. Un film où les pirates des mers sont eux-mêmes piratés mais qui prend quelques libertés avec l'histoire. En tout cas il y a de la torpille.).

Le film de sous-marin est un genre à part entière, tous les cinéphiles savent ça. Certes, ils sont un sous-ensemble du film de combat naval, mais leur univers clos et la récurrence de leurs dramaturgies, périscope, perte d’oxygène et mal des profondeurs est une sorte d’invariant nécessaire pour le passionné. On se souvient de Das boat de Wolfgang Petersen épopée des meutes de U-Boot, les pirates sous-marins nazis. Mais aussi des variantes plus contemporaines que furent À la poursuite d’octobre rouge de John Mc Tiernan ou encore USS Alabama de Tony Scott qui racontaient la guerre froide des profondeurs.

Le film de sous-marin est aussi cousin du film de vaisseau spatial : le danger vient autant de l’élément que de l’ennemi. Mais revenons sur terre : Il y a bien eu un U-235 pendant la Seconde Guerre mondiale, il fut même coulé par erreur par ses propres frères d’armes de la Kriegsmarine. Mais ce n’est évidemment pas son histoire qui a été raconté dans ce film. Le 235 renvoie, plutôt à l’uranium celui qui sert à faire la bombe A. Pour le reste les faits sont bien réels : l’uranium qui servit pour fabriquer « Little boy » la bombe larguée sur Hiroshima le 6 aout 1945 provenait d’une mine du Congo, sous administration belge.

Précisons enfin que c’est le premier long métrage d’un jeune cinéaste belge, tendance flamande, qui a auparavant fait un court métrage et réalisé un épisode d’une série. Il est par ailleurs le fils d’un commentateur sportif célèbre Outre-quièvrain. Désormais nous saurons qu’il existe une nouvelle catégorie : le film belge de sous-marin.