UN COUPABLE IDÉAL

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Le 7 mai 2000, une touriste âgée est tuée par balle à Jacksonville en Floride. Son mari qui a assisté à la scène est formel: leur meurtrier est un jeune Noir qui voulait voler le sac de son épouse. La police n'ira pas chercher bien loin. Quelques heures après l'homicide, elle arrête un voisin des lieux, Brenton Butler. Il est noir, a quinze ans, et était dans les environs du crime. Est-ce suffisant pour qu'il soit coupable ?

Au même moment, Jean-Xavier de Lestrade, un documentariste français est aux USA pour préparer un nouveau film. Il n'a pas de trame précise, juste un sujet : le système judiciaire américain. Lui et son équipe sont prêts à y renoncer, faute de trouver le bon angle, quand il leur est suggéré de rencontrer le bureau des avocats commis d'office de Jacksonville. Là-bas ils découvrent l'affaire Butler par le biais de Patrick McGuinness, son défenseur.

De Lestrade y trouve tout ce qu'il cherchait : un cas très épineux, un avocat haut en couleurs qui a des vrais airs de personnage de cinéma, mais surtout le moyen d'analyser le processus d'une erreur judiciaire. Un coupable idéal devenant rapidement, plus que le récit de l'ahurissant cas Butler, une immersion sans pareille dans les coulisses d'un  procès, digne des meilleurs thrillers hollywoodiens, rappelant, une fois de plus que la réalité est parfois plus incroyable que la fiction.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LE DOSSIER ADDAMS (Errol Morris reconstitue l'enquête autour de Randall Addams, un condamné à mort, à tort pour le meurtre d'un policier texan.) ou encore SOUPÇONS : LA DERNIERE CHANCE (Jean-Xavier de Lestrade se penche dans cet autre documentaire sur un autre cas judiciaire, celui d'un medecin américain soupçonné du meurtre de sa femme, libéré pour vice de forme.).

Le documentaire judiciaire est un genre en soi dans le cinéma américain. Du Dossier Addams à la trilogie Paradise lost, on ne compte plus les films qui se sont penchés sur des dossiers problématiques, trop vite expédiés par la justice.

La plupart ont permis de réexaminer les cas en question, parfois de les réouvrir pour disculper les accusés. Ce n'est pas le principe d'Un coupable idéal. Jean-Xavier de Lestrade ne se voit pas en justicier mais en témoin d'un processus judiciaire. Pas de reconstitution ou d'enquête menée en parallèle ici, mais la chronologie linéaire, de McGuinness, avocat pugnace qui agrandit peu à peu les trous qui apparaissent dans la procédure policière.

Il est d'ailleurs le personnage central de ce documentaire. Brenton Butler y apparaît finalement peu, y est quasi-muet, comme résigné. A travers lui, c'est aussi le rapport racial de certains états du Sud américain qui s'esquisse. Douze ans après Un coupable idéal, De Lestrade lui a enfin donné la parole dans un second documentaire en guise d'appendice. Butler parle enfin et raconte comment, bien qu'il ait été reconnu innocent, cette histoire continue de peser sur sa vie de tous les jours. Il peut pourtant être fier d'une victoire malgré lui. Depuis son procès, une nouvelle loi impose que les interrogatoires menés par les policiers en Floride, soient filmés.

Une touriste américaine est tuée d'une balle dans la tête devant son mari par un jeune noir qui dérobe son sac à main et s'enfuit. Rapidement, Brenton Butler, un adolescent qui habite dans le coin et qui traînait par là, est suspecté. François-Xavier Lestrade suit le ...

Mai 2000, à Jacksonville, en Floride, un jeune noir de 15 ans est injustement arrêté et accusé à tort du meurtre d’une touriste, tuée d’une balle en pleine tête (suite au vol de son sac à main). D’après le signalement fait par le mari de la victime, il s’agirait ...

Le documentaire a ceci de singulier qu’il peut tenir à des miracles : c’est en suivant un avocat commis d’office que Xavier de Lestrade est mis au courant d’une affaire pour le moins trouble, accusant un jeune noir d’homicide sur un dossier pourtant troué de tous côtés. ...