UN PAYS QUI SE TIENT SAGE

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David Dufresne est un journaliste indépendant qui  s’est spécialisé dans la réalisation de documentaires. Il a reçu le Grand Prix des Assises Internationales Journalisme pour Allo, Place Beauveau, reportages publiés  sur Twitter. Certains estiment qu’il est un lanceur d’alerte. D’autres le considèrent comme un  militant anti police. Cet homme controversé est l’un des membre fondateur de Mediapart et un coauteur du Manifeste du Web.

Il a longtemps été reporter pour le journal Libération et a signé plusieurs documentaires pour la télévision et le Web. Parmi les plus connus, on peut citer Le Pigalle: Une histoire populaire de Paris (2019) et Hors-jeu (2016) co-produits par Arte. Il a également signé des ouvrages d’enquêtes et un roman, Dernière sommation,  paru chez Grasset en 2019. Un pays qui se tient sage est son premier film pour le cinéma.

Le film est soutenu par la Quinzaine des Réalisateurs. Pour David Dufresne, ce soutien est la reconnaissance d’une nouvelle forme de cinéma vérité surgie des réseaux sociaux et  des téléphones. Le réalisateur se défend d’être contre la police. Il déclare vouloir dénoncer les abus de violence et de pouvoir et confronte des sociologues, des avocats, des policiers, des manifestants, et des  historiens à des images prises notamment pendant les manifestations du mouvement des Gilets jaunes.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver AUTONOMES (Parce que François Bégaudeau a choisi de filmer des Français qui ont choisi de vivre différemment, loin des manifestations et qu'il montre un autre mode de vie.) ou encore J'VEUX DU SOLEIL (Parce que François Ruffin et Gilles Perret ont, eux aussi, choisi d'aller filmer les Gilets jaunes et de leur donner la parole.).

David Dufresne a réuni des images prises par des amateurs et des journalistes indépendants. Avant de les filmer, il  a prévenu tous les intervenants qu’ils ne seraient pas seuls à être consultés et qu’ils devraient commenter la citation de Max Weber :  « L’Etat revendique le monopole de l’usage légitime de la violence ». Il ne les a pas interrogés avant les entretiens filmés afin de conserver leur spontanéité. Il a tenu à ce que des policiers participent au débat pour qu’ils puissent exprimer leur point de vue. David Dufresne et le producteur Bertrand Faivre  avaient adopté comme devise la phrase de Monique Chevillier-Gendreau: « La démocratie, c’est le dissensus ». Il voulait instaurer un dialogue franc entre les différents intervenants.

Son travail sur « Allo, Place Beauveau » lui avait permis d’archiver de nombreuses images brutes qu’il utilise dans le film. Il a mis un point d’honneur à en retrouver les auteurs après de mois de recherches et à les rétribuer. Il est ainsi parvenu à retrouver 95% des auteurs du matériel brut quel utilise. David Dufresne cite à ce sujet le réalisateur Dziga Vertov (1894-1954) qui rêvait de placer « une caméra dernier chaque citoyen ». David Dufresne se réclame aussi de Brian De Palma dont Redacted (2007) l’a beaucoup marqué en montrant à quel point le traitement des images a changé avec la guerre en Irak.

Le réalisateur a tenu à faire réagir les intervenants en binômes afin de confronter leurs points de vue et d’ouvrir la discussion. Il estime que son film parle autant du rôle des images que des violences policières. C’est pour cela qu’il les a projetées sur grand écran aux intervenants. Il a choisi de n’indiquer les noms et professions des protagonistes qu’à la fin du film pour que les spectateurs puissent écouter tout le monde sans avoir de préjugés. Son but était de prendre du recul pour analyser des mécanismes de violence qu’il estime se développer depuis plus de trente ans.

Journaliste, David Dufresne a travaillé à Libération dans la presse écrite ou encore dans la chaîne d’information en continu I-Télé. Il a collaboré avec le site internet Mediapart. Auteur de plusieurs documentaires réalisés pour la télévision, le réalisateur signe ...

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