VICIOUS FUN

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  Quand, le temps d’une soirée bien remplie, un loser et une badass font équipe face à une bande de serial killers pervers le résultat est inévitablement saignant. Chacun des psychopathes a son mode opératoire favori : machette, couteau, seringue… et l’un d’eux avoue même un penchant cannibale pour la chair fraîche de ses victimes.

Vicious Fun affiche une brochette de tueurs terrifiants mais le film s’en amuse plutôt que de jouer la carte de l’horreur pure. Le réalisateur Cody Calahan ne lésine par sur l’hémoglobine mais c’est pour mieux parodier les codes du slasher, ce sous-genre mettant en scène un psycho-killer adepte de l’arme blanche, comme pourrait l’expliquer son nigaud de héros, critique dans une revue spécialisée dans l’horreur.

Calahan, à qui on doit Antisocial et sa suite, a dévoré un certain nombre de VHS gore dans son adolescence et il s’y connaît en matière de terreur. Avec Vicious Fun il a voulu  maintenir l’équilibre entre le rire et le frisson. Malgré les gags, ses personnages de tueurs restent inquiétants. Mention spéciale à Ari Millen, qu’il avait déjà dirigé dans The Oak Room, et qu’il a fait teindre ici en blond pour camper un diabolique killer.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver VAMPIRE, VOUS AVEZ DIT VAMPIRE ? (Une comédie d'horreur qui plonge un ado mordu de films d'épouvante dans un cauchemar) ou encore RETOUR VERS LE FUTUR (Parmi les innombrables clins d'oeil adressés aux films des années 80, la réalisation de Robert Zemeckis occupe une place de choix : le héros porte un blouson rouge comme Marty Mc Fly, qu'interprétait Michael J. Fox).

Cody Calahan n’a pas choisi par hasard de situer son film en 1983. C’est l’année précisément où Vidéodrome de David Cronenberg est sorti et le Canadien avait envie d’adresser un petit signe à son compatriote qu’il admire. Autre intérêt des années 80 : le metteur en scène voulait une intrigue sans téléphones portables et s’éviter la scène obligée où il faut expliquer pourquoi les mobiles ne fonctionnent plus.

En hommage aux films des années 80, le réalisateur a mis un point d’honneur à ne pas recourir aux images de synthèse pour les effets spéciaux. Cependant le gag de la tête écrasée par le bureau lui a donné pas mal de fil à retordre. La fausse tête qui avait été confectionnée était parfaite mais chaque fois que le bureau s’écroulait le sang n’apparaissait pas dans le plan : soit il giclait sous le meuble soit il partait hors champ, inondant même une fois le climatiseur. Il a donc fallu se résoudre à recourir au numérique et le sang dans ce plan est le seul à avoir été réalisé en images de synthèse. Rien de bien compliqué mais un crève-coeur pour le metteur en scène qui n’a pas pu tenir son engagement des effets spéciaux analogiques à 100%.

Ari Millen, l’interprète de Bob, confie que la scène qui lui a donné des sueurs froides est… celle de la danse dans le restaurant. Le comédien reconnaît qu’il nest pas un bon danseur et qu’il redoutait tellement cette séquence qu’il s’est procuré la musique un mois avant le tournage, histoire de s’inventer une chorégraphie adaptée et de s’entraîner. « Le personnage de Bob est tellement loin de ce que je suis, raconte-t-il,  que c’était assez effrayant pour moi . Je n’arrivais pas à savoir si ce que j’allais faire était juste ou pas. » Le jour J sur le plateau, quand il a fallu « se lâcher », il a joué le tout pour le tout et deux prises ont suffi pour mettre en boite la fameuse danse.

Vicious Fun a remporté le grand prix du festival BIFFF et le prix du public et ce n'est pas pour rien. S'incrivant dans la vague des films pseudos-nostalgiques/ôde aux 80's, ce dernier a cependant quelque chose de plus à raconter et se sert de cet enrobage pour mieux habiller ...

Des choses gentilles à dire sur ce film : Pour faire simple Vicious Fun est un gros plaisir pizza/bière/pop corn/M&M’s™ et autres trucs bariolés et régressifs. L’idée de départ vaut déjà son pesant de glucose : suite à une absence momentanée due à une consommation ...

Mine de rien, le canadien Cody Calahan commence à se faire une petite réputation dans le milieu du cinéma horrifique via sa boite de production Black Fawn Films qu’il a créée avec Chad Archibald. On leur doit notamment Antisocial, Antisocial 2, The Drownsman, Bite ou encore ...