VOYAGEUR MALGRÉ LUI

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Voyageur malgré lui est le quatrième film du réalisateur, scénariste, producteur et même parfois acteur, Lawrence Kasdan, qui avait fait une entrée fracassante dans le monde du cinéma en finalisant, avec George Lucas, le scénario de l’Empire contre-attaque et, dans la foulée, en écrivant celui des Aventuriers de l'arche perdue. Excusez du peu !

Le succès interplanétaire de ces deux productions lui permit sans trop de difficultés de réaliser son premier film, La Fièvre au corps (1981), autre grand succès public, avec William Hurt et Kathleen Turner, le couple que vous allez retrouver dans un instant. En effet, en 1988, après Les Copains d’abord, dans lequel on retrouvait déjà William Hurt, et Silverado, Kasdan reforma le couple diabolique de son premier film pour le plonger, cette fois, dans une comédie dramatique sentimentale.

Détruits par la mort de leur fils, Macon et Sarah se séparent. Mais, alors que Macon retrouve le sourire en compagnie d’une exubérante dresseuse de chiens, Sarah espère le reconquérir. La dresseuse de chiens, c’est Geena Davis qui, pour cette prestation, reçut l’Oscar du meilleur second rôle féminin.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LE GRAND CHEMIN (1987) (La mort de leur enfant a, également, déchiré le couple de Marcelle et Pelo. L’arrivé du petit Louis va les rapprocher.) ou encore LA CHAMBRE DU FILS (2001) (Après la mort accidentelle de leur fils, Giovanni et Paola vont retrouver l'espoir en compagnie de l’amie de l’ado défunt et de son nouveau compagnon.).

Voyageur malgré lui est l’adaptation d’un livre paru en 1985, signé Anne Tyler, futur Prix Pulitzer pour Leçon de conduite, que la télévision américaine adaptera en 1994, avec James Garner et Joanne Woodward. Curieusement, alors qu’elle tournait La Mouche, la comédienne Geena Davis lisait ce livre à son partenaire (et futur mari), Jeff Goldblum, pendant les interminables heures que duraient ses séances de maquillage. Même si Lawrence Kasdan avait tout d’abord pensé à Ellen Barkin, Laura Dern et même à Jessica Lange, Geena Davis fut donc ravie d’être choisi pour incarner cette étonnante dresseuse de chiens.

Au soir du 29 mars 1989, elle seule repartit la statuette à la main du Shrine Civic Auditorium de Los Angeles où avait lieu, cette année-là, la cérémonie des Oscars. Pourtant, Voyageur malgré lui avait, également, été nommé dans les catégories : meilleur film, meilleure adaptation et meilleure musique. La musique était celle de l’illustrissime John Williams, déjà cinq fois oscarisé. L’adaptation était l’œuvre de Lawrence Kasdan et de Frank Galati, un homme de 45 ans que l’on retrouvera moins souvent au cinéma qu’au théâtre, où il assuma à peu près toutes les fonctions, de comédien à metteur en scène, de directeur de troupe à professeur d’art dramatique. D’ailleurs, un an après Voyageur malgré lui, il recevait le Tony Award de la meilleure mise en scène pour son adaptation des Raisins de la colère, de Steinbeck, avec Gary Sinise dans le rôle que, cinquante ans plus tôt, Henry Fonda avait immortalisé dans le film de John Ford.

Enfin, si Voyageur malgré lui avait reçu l’Oscar du meilleur film ce sont, comme il se doit, ses producteurs qui seraient montés sur scène afin de recevoir le prix et, parmi eux, on aurait reconnu John Malkovich qui, avec ce film, entamait sa carrière de producteur. Ce soir-là, les Liaisons dangereuses, qu’il venait de tourner sous la direction de Stephen Frears, participait, lui aussi, à la course aux Oscars. Finalement, c’est Rain Man de Barry Levinson qui fut sacré « meilleur film de l’année ». Tout en continuant de jouer la comédie, au cinéma et au théâtre, et ce même à Paris, John Malkovich poursuivit, également, son métier de producteur avec, entre autres, Juno, le film de Jason Reitman.

"Le Voyageur malgré lui" est le récit - utilisant les codes un peu conventionnels certes du cinéma grand public hollywoodien - du voyage - lent, difficile - d'un homme éteint de la "stérilité émotionnelle" à une nouvelle ouverture au monde, évidemment représentée par ...

L'histoire de cet homme éteint (sublime William Hurt) qui renaît peu à peu à la vie après une rencontre est une merveille de pudeur et de sensibilité. Lawrence Kasdan signe une belle oeuvre qui mérite d'être redécouverte. ...

Une merveille de délicatesse et de mélancolie sur un sujet impossible (le deuil d'un enfant) pourtant traité avec toute la distance et la retenue nécessaire, puisque le sujet est la reconstruction d'un homme confronté à ce drame. Les comédiens sont magnifiques, et c'est ...