ZAZIE DANS LE MÉTRO (VERSION RESTAURÉE)

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L’argument n’est qu’un prétexte. Soit Zazie, une gamine de dix ans qui monte à Paris depuis son Berri natal pour aller dans le métro. Mais le métro est en grève, catastrophe… Publié en 1959, le livre de Queneau est devenu un classique de surréalisme bondissant, une fantaisie littéraire où l’auteur, qui se piquait de pataphysique, fait tourner la machine à parodie à plein régime.

Louis Malle, qui n’avait pourtant signé jusque-là que des films dramatiques,  est sensible à l’humour de Queneau. A chaud, il décide d’adapter l’inadaptable. Et à la grande surprise des esprits chagrins réussit parfaitement à restituer la folie burlesque du romancier. En parodiant à tour de bras différents genres cinématographiques.

Mais quel que soit son talent de metteur en scène, il faut dire que les personnages de Queneau, que les mots de Queneau, que la folie douce de Queneau instaurent d’entrée de jeu une complicité avec le spectateur. Ou pas. Pour l’humour, il faut être deux. Reste que nous passons un sacré moment avec Zazie, Gabriel, Trouscaillon, Fédor Balanovitch et les autres.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver BÉBERT ET L'OMNIBUS (C'est également l'histoire d'un gamin livré à lui-même, héros d'aventures burlesques) ou encore UN INDIEN DANS LA VILLE (Un gamin qui n'a jamais mis les pieds à Paris confronté à la grande ville).

Bien sûr il y a des différences entre le roman de Queneau et le film de Malle. Qui tiennent à la nature-même du média. L’écrit peut se permettre des acrobaties que l’image peine à égaler. Reconnaissons quand même à Louis Malle de s’être lancé dans l’aventure sans fléchir. Mais la suite de son aventure cinématographique confirmera qu’il s’agit d’un cinéaste audacieux, tant sur le fond que sur le plan esthétique. Il ne mollit pas quand il s’agit de suggérer que le personnage de Gabriel, qu’interprète Philippe Noiret, serait "hormosessuel", comme dit Zazie. Et il y part sabre au clair lorsqu’il faut servir et bichonner la langue de Queneau, son fameux "Doukipudonktan?", et les trouvailles de la délurée gamine – "je serai institutrice pour pouvoir faire chier les gamins".

Le Zazie de Malle date de 1960, alors que la Nouvelle vague déferle sur le cinéma français. Il est de bon ton de considérer que l’auteur du Feu follet n’appartient pas au mouvement. Qu’on nous permette d’avancer qu’il en est au contraire l’un des piliers, à l’égal de Resnais, Varda ou Lelouch qui eux non plus ne font pas officiellement partie du sérail. Car ces cinéastes ont en commun un même goût pour la liberté, une même gourmandise à filmer Paris, une même insouciance, une même vénération pour le 7è Art. Quand Malle réalise Zazie il donne le sentiment d’être un grand gamin pour qui le cinéma est un jouet merveilleux. D’une certaine manière il le restera jusqu’au bout…

Mais je ne saurais vous quitter sans vous donner des nouvelles du coscénariste de Malle, un certain Jean-Paul Rappeneau, qui cinq ans plus tard signera à son tour une comédie délicieuse, mais de facture plus classique, La Vie de château. Avec le même Philippe Noiret. Vous allez sans doute demander ce qu’il est advenu de la petite Catherine Demongeot, qui interprète Zazie. Elle a vaguement enchaîné quelques films, dont Mise à sac, d’Alain Cavalier, Un frère d’armes de Malle et Rappeneau. Puis elle s’est tournée vers l’enseignement… Sans jamais oublier Zazie. Précisons à cet égard que ce prénom est celui de la secrétaire de Gallimard, que Queneau croisait à chaque fois qu’il rendait visite à son éditeur. Pour la petite histoire, un autre auteur de la grande maison est tombé sous son charme et l’a épousée. Un certain José Giovanni.

Ça doit être le deuxième film de Louis Malle que je vois (après le très moyen La petite), et là, je trouve ça très réussi. Ça se perd un peu dans la seconde moitié, quand l'histoire se "détourne" des pérégrinations de la petite fille, mais c'est un tel bordel, une ...

N'ayant malheureusement pas lu le livre de Queneau, je suis incapable de juger la qualité ou la pertinence de l'adaptation de son fameux "Zazie dans le Métro" par un Louis Malle qui n'en était alors qu'au début de sa longue et excellente carrière. Par contre, il est clair ...

Paris, gare de l'Est, tout le monde descend ! Zazie, une petite gamine d'une dizaine d'année, délurée et livrée à elle même, débarque dans la capitale avec sa mère qui doit retrouver son nouveau copain. Celle-ci confie la garde de Zazie à son oncle Gabriel qui exerce la ...