ANGEL OF MINE

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En adaptant le film de Saffy Nebou L’empreinte, lui-même inspiré de faits réels, la réalisatrice australienne Kim Farrant s’attache à décrire avec profondeur et sensibilité comment des circonstances difficiles poussent une femme mariée à la solitude puis à une forme de folie.

Le film prend d’abord son temps pour présenter une mère en instance de divorce, dont la froideur, la distance et une incapacité progressive à s’adapter à la société révèlent une faille encore cachée. Jusqu’à l’événement qui la fait basculer : elle est persuadée que la fille de sa voisine est sa propre fille qu’elle a perdu sept ans plus tôt. On passe alors du psychodrame au thriller.

Avec sa capacité à souffler le chaud et surtout le froid, Noomi Rapace est l’interprète idéale de ce personnage qui n’est jamais jugé pour son attitude possiblement détestable. Au contraire, la réalité de sa souffrance incite à la compréhension, sinon à la sympathie.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver BABYCALL (Noomi Rapace joue déjà un personnage de mère célibataire qui ne fait plus la différence entre réalité et illusion.) ou encore LA MAIN SUR LE BERCEAU (Une mère qui a perdu son enfant s'efforce de persuader les enfants d'une autre qu'elle est leur vraie mère. .).

La réalisatrice Kim Farrant a commencé sa carrière comme actrice, étudiant le théatre à Los Angeles avant de revenir en Australie où elle a pris des cours d’écriture de scénario à l’université de Nouvelles Galles du Sud. Elle y a obtenu un diplôme de mise en scène qui l’a amenée à réaliser des courts métrages et des documentaires présentés dans tous les festivals du monde. Elle s’est ensuite attaquée aux longs métrages de fiction dont le plus notable est Strangerland, un drame familial avec Nicole Kidman, Joseph Fiennes et Hugo Weaving.

Avec Angel of mine, elle s’inspire d’une histoire vraie, survenue aux Etats-Unis, qui avait déjà été adaptée à l’écran par Saffy Nebout avec L’empreinte. Le film français mettait l’accent sur la part animale de l’instinct maternel, qui donnait à l’interprétation de Catherine Frot une intensité particulière. Il y a la même force de conviction dans Angel of mine, et elle se transmet au spectateur qui se demande si Noomi Rapace n’a pas raison. Il y a aussi une dimension animale dans le film australien, notamment lorsque les circonstances aboutissent à l’affrontement de deux femmes qui cherchent chacune à défendre leur progéniture. Mais Kim Farrant a aussi travaillé à donner une profondeur psychologique au personnage de Noomi Rapace en décrivant les effets du deuil sur son comportement.

Noomi Rapace a déclaré s’intéresser au côté sombre des gens, ceux qui ne sont pas faciles d’accès, qui ont des failles ou qui ne sont pas équilibrés. Effectivement, elle a été remarquée à répétition dans des rôles difficiles comme victime de viol dans Millenium, kidnappée dans Rupture, prise en otage dans Stockholm. Elle a aussi joué le rôle d’une mère qui cherche à protéger son enfant dans le thriller psychologique Babycall. Elle s’avérait victime d’un harceleur qui essayait de la faire douter de sa propre santé mentale, mais il y avait quand même quelques points communs avec Angel of mine.

Ce film est le remake de "L'empreinte de l'ange", sorti il y a douze ans avec Catherine Frot dans le rôle de la mère inconsolable. C'est ici l'hypersensible Noomi Rapace qui endosse cette personnalité trouble et c'est peu dire que son incarnation à fleur de peau est comme ...