BROCÉLIANDE

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Fils du célèbre romancier Jean-Patrick Manchette, Doug Headline, ex-journaliste du magazine culte Starfix qu’il créa dans les années 80 avec Christophe Gans, voulait depuis longtemps passer derrière la caméra. Ce qu’il fait une première fois en hiver 1998 avec Le Jour des corbeaux, un amusant court métrage qui rend un hommage enjoué aux westerns spaghettis et aux polars ruraux. Se sentant prêt techniquement, Headline s’attaque ensuite à Brocéliande, son premier long, qui est aussi un hommage nostalgique, mais cette fois au cinéma fantastique européen des années 60/70 qui a bercé toute son adolescence.
On y suit les mésaventures d’une jeune étudiante en archéologie qui se retrouve trimballée dans une histoire de secte mystérieuse, le tout sur fond de légendes celtiques. Le spectateur nostalgique de séries B et de cinéma bis reconnaîtra au détour de certains plans, des couleurs criardes post-Mario Bava et Dario Argento, une forêt embrumée échappée d’une production Roger Corman, un magnifique monstre en latex conçu par le maquilleur Jean Christophe Spaddacini ou encore un professeur zinzin qui aurait pu asperger Dracula d’eau bénite dans un vieux film de vampire anglais de la Hammer. Et pour vous donner une idée de l’ambiance générale, la présentation vous montre l’un des accessoires emblématiques du film ...

 
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Doug  Headline a donc coécrit le script de Brocéliande avec Benoît Lestang, également réalisateur deuxième équipe sur le film. Benoît, qui a stupidement mis fin à ses jours en juillet 2008, était probablement le plus grand maquilleur français en matière d’effets spéciaux. Après avoir fait ses armes au début des années 80 sur des films bis déviants comme la Morte vivante de Jean Rollin, Le Clown k, Benoît est de plus en plus demandé et cumule Nécrophile de Pierre Pattin, Clash de Raphaël Delpard et Baby Blood d’Alain Robale des effets de toutes sortes. On lui doit entre autres de magnifiques vieillissements  sur Emmanuelle Béart dans  les Destinées sentimentales d’Olivier Assayas, des  cicatrices sur le bras atrophié de Vincent Cassel dans le Pacte des loups de Christophe Gans  ou encore une incroyable explosion de tête, coupée d’ailleurs au montage final, sur le Six Pack d’Alain Berbérian.
Benoît a également exporté son travail à l’étranger en apportant son savoir faire sur de petits classiques du cinéma d’horreur comme l’américain Elmer, le remue méninge de Frank Henenlotter ou l’italien Masques de cire de Sergio Stivaletti. Mais, ces dernières années, Benoît en avait un peu marre des effets spéciaux et voulait passer derrière la caméra. Ce qu’il a fait avec deux magnifique courts métrages, Protocole 33 et Lundi, 35 milligrammes. Après avoir fait l’oeuvre de sa vie en concevant les incroyables effets sanglants du Martyrs de Pascal Laugier, Benoît devait passer à la mise en scène de son premier long une histoire de maison hantée qui était en achèvement d’écriture.
Hélas, les aléas de sa vie en ont décidé autrement.