ESCALADE

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Escalade est le cinquième long métrage de Charlotte Silvera, cinéaste française qui avait entamé sa carrière avec plusieurs courts métrages et quelques documentaires. En 1985, Louise... l’insoumise, le portrait d’une fillette juive de 10 ans, rebelle et obstinée, avait marqué ses débuts dans la fiction, débuts salués par le Prix Georges Sadoul.

Présenté au Festival international du film de femmes de Créteil en 2011, Escalade met en scène Alice, une femme proviseur, face à quatre de ses lycéens venus lui souhaiter un bon anniversaire. Surprise, évidemment, et émue, on la comprend, elle les invite à boire un verre, sans imaginer un instant que ces adorables ados ont une toute autre idée derrière la tête.

Face à Carmen Maura, actrice fétiche de Pedro Almodovar, également vue, à peu près au même moment, en bonne espagnole dans les Femmes du 6e étage de Philippe Le Guay, Charlotte Silvera dirige, ici, quatre comédiens, jeunes mais pas débutants, et, dans le rôle de Noé, l’ami d’Alice, François Berléand. Attention, l’escalade proposée par Charlotte Silvera est interdite aux moins de 12 ans !

 
Dans le même genre vous pouvez trouver DÉSORDRES (Nommé dans le lycée d’une petite ville, Vincent, professeur d’histoire-géo vient d’emménager avec sa femme Marie et leur fils dans une vieille demeure du sud-ouest de la France. Très vite, Thibault, élève de Vincent commence à s’immiscer dans la vie du couple...) ou encore DANS LA MAISON (Un garçon de 16 ans s'immisce dans la maison d'un élève de sa classe, et en fait le récit dans ses rédactions à son professeur de français. Ce dernier, face à cet élève doué et différent, reprend goût à l'enseignement, mais cette intrusion va déclencher une série d'événements incontrôlables.).

Escalade est la seconde version cinématographique d’une pièce de théâtre russe écrite par Lyudmila Razumovskaya. Professeur d’art dramatique à Leningrad, elle avait reçu une commande du Ministère de la culture pour écrire un texte autour des adolescents en difficulté. Ainsi naquit en 1981, Chère Eléna Sergueievna, immédiatement rejetée par les autorités, mais représentée simultanément, et avec beaucoup de succès, dans une vingtaine de théâtres. Brutalement interdite en 1983, la pièce ne put être rejouée qu’à partir de 1987, après l’arrivée au pouvoir de Mikhaïl Gorbatchev et l’instauration de la fameuse Perestroïka. C’est alors que le cinéaste, russe et sexagénaire, Eldar Ryazanov, connu pour ses comédies satiriques, en fit une première adaptation, coécrite avec la dramaturge.

Si la seconde version, celle que vous venez de voir, sortit dans deux salles parisiennes le 15 juin 2011, son tournage avait commencé, sans confort, dans un hangar de la banlieue de Roubaix, presque six ans plus tôt, durant l’automne 2005, avant que des raisons (bassement financières !) ne l’interrompent durablement. Donc, si on veut replacer le film dans les carrières de ses jeunes interprètes, on notera qu’à l’époque du tournage, Renaud Cestre, alias Géa, venait d’incarner le fils de Christophe Malavoy et Marushcka Detmers dans Mon fils, cet inconnu, un téléfilm de Caroline Huppert qui lui valut le Prix du Jeune espoir au Festival de Luchon 2004. Auteur, compositeur, interprète et comédienne, Julie Durand, alias Lola, avait, elle aussi, obtenu ce prix, la même année, pour son rôle dans Procès de famille d’Alain Tasma, avec Sam Karmann qui, un an plus tôt, l’avait dirigée en serveuse de bistrot, amoureuse de Jacques Gamblin, dans A la petite semaine, son deuxième long métrage.

Thomas Sagols, alias Hervé, fit ses débuts sous la direction de son père, Jean Sagols, dans Terre indigo, la saga télévisée de l’été 1996 et, entre le tournage et la sortie d’Escalade, fut, pendant deux ans, sur la scène du théâtre de la Porte-Saint-Martin, le fils de Christian Clavier dans la reprise de la Cage aux folles. Enfin, fils du comédien et producteur Jacques Perrin, Mathieu Simonet, alias Alex, avait déjà été le petit ami d’Anna Mouglalis dans Merci pour le Chocolat de Claude Chabrol et le petit minet cynique et amoureux de la Bande du drugstore de François Armanet. Six mois avant le tournage d’Escalade, on l’avait aperçu, très brièvement et sans entendre le son de sa voix, dans la scène de train, à la fin d’Ocean's Twelve, le film de Steven Soderbergh.