BURNING DAYS

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Le réalisateur, Emin Alper, est considéré, depuis son premier long métrage en 2012 (Derrière la colline), comme le fer de lance du nouveau cinéma turc. Pour Alper, depuis quelques années, le cinéma turc s’est émancipé de la forte influence de Nuri Bilge Ceylan (Palme d’or en 2014 pour Winter Sleep) et voit émerger des cinéastes qui tendent vers tous les styles, du polar (Black Night, Burning days…) au conte (Snow and the Bear…).  

Burning days est le film le plus ouvertement politique d’Alper. Même si la ville de Yaniklar, où se déroule le film, est fictive, elle est pensée par le réalisateur comme « un microcosme de la Turquie ». Mais au-delà du cas de son propre pays, le cinéaste a voulu transmettre le caractère universel d’un idéaliste confronté à la montée des populismes autoritaires. Il s’est d’ailleurs grandement inspiré de la pièce Un ennemi du peuple, écrite par l’auteur norvégien Henrik Ibsen en 1882 !  

Pour incarner les rôles principaux, celui du jeune procureur, de la juge, de l’avocat et du journaliste, Alper s’est entouré d’acteurs chevronnés, internationalement connus par leurs rôles dans des séries : Selahattin Paşalı qui incarne le procureur Emre a joué dans les séries Love 101 et Minuit au Pera Palace, Ekin Koc (Murat) est un acteur récurrent de séries populaires en Turquie et Erol Babaoğlu (Serin, l’avocat) est aussi un acteur de théâtre très reconnu.  

 
Dans le même genre vous pouvez trouver AS BESTAS (pour la tension et la radicalité de la mise en scène) ou encore WINTER SLEEP (pour une autre façon de contempler la beauté des paysages turcs).

Burning days a été longuement applaudi au festival de Cannes, et récompensé dans de nombreux festivals (dont le festival truc d’Antalya où il a remporté 9 prix). Très engagés, le réalisateur et l’équipe du film s’était fait photographier avec des pancartes demandant la libération de la productrice turque turque Cigdem Mater – une des productrice du film, condamnée en avril 2022 à 18 ans de prison –, ainsi que de 7 autres personnes, accusées comme elle d’avoir “organisé et financé” ladite révolte anti-Erdogan du parc de Gezi en 2013. 

En décembre 2022, le réalisateur a annoncé que le ministère du Tourisme et de la Culture lui demandait le remboursement des aides accordées au film, en raison du caractère politique du film et surtout, de la présence d’un personnage homosexuel dans le film, dans un pays qui, pour citer Alper, « a fait de l’homophobie une politique de l’état ». Le quotidien Türkiye, dont le propriétaire est un proche de l’AKP accuse même le réalisateur de vouloir faire « de la propagande pour les pervers LGBT » (en Turquie, le ministère de l’intérieur qualifie le « lobby LGBT »  « d’organisation terroriste »…).  

Outre le caractère engagé du film, qui dénonce un régime autoritaire, les abus de pouvoir et les discriminations, Burning days se distingue aussi par des partis pris visuels très forts, dès les premières images du film mettant en scène les dolines, ces gouffres créés par l’exploitation de l’eau des nappes phréatiques, et la chasse au sanglier, laissant une piste de sang dans les rues de la ville. Filmées en plongées totales, ces pistes, de sang ou de sable, ponctuent le film de scènes à la fois très graphiques et très tendues, empêchant le spectateur, comme le procureur, de respirer !  

Ce long-métrage turc nous entraîne au cœur du baptême du feu d’un jeune procureur, fraîchement débarqué dans une petite ville de province. La scène d’ouverture est pour le moins vertigineuse. Au bord d’un cratère nouvellement formé, le sentiment d’impuissance ...

Tout commence au bord d’un gouffre, gouffre face auquel Emre paraît si petit, pas grand-chose, et surtout totalement impuissant, et résumant d’entrée ce que sera sa place, sa condition. Jeune procureur idéaliste un rien arrogant nommé dans une petite ville reculée de ...

Un jeune procureur débarque dans une petite ville de province et découvre vite que la corruption règne en maître dans la cité qui s'apprête à élire son maire. Le sujet a déjà été plusieurs fois traité, peu ou prou, en particulier par les cinémas de l'Europe ...