DANS L'OMBRE DE SAN FRANCISCO

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En 1950, sort Woman on the run de Norman Foster un thriller connu en France sous le titre de Dans l’ombre de San Francisco. C’était beaucoup plus exotique que la traduction littérale qui aurait donné Femme en fuite.
Au générique de ce film on trouve Anne Sheridan et Dennis O’Keefe. En réalité ce n’est pas tant la femme qui est en fuite que son mari, contraint de se cacher après avoir été le témoin d’un règlement de compte. Et la femme remonte sa piste avec l’aide d’un journaliste au risque de mettre leurs vies en péril.
Sur cette trame originale d’une double quête c’est une excellente série B, héritière du film noir où un homme est recherché par une femme qui l’aime doublé d’un homme qui veut le tuer.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LA MORT AUX TROUSSES DE ALFRED HITCHCOCK (La Rolls des films de cavale avec le couple associé cette fois à la fuite et quel couple: Cary Grant et Eva Marie Saint. Dans le mode du film d'aventures teinté d'humour, un authentique chef d'oeuvre.) ou encore AU REVOIR À JAMAIS DE RENNY HARLIN (1996) (Inversion de la thématique: une institutrice amnésique vivant paisiblement avec sa fille est traquée par des tueurs inconnus. Elle doit faire l’enquête sur son propre passé pour savoir pourquoi on cherche à l'éliminer. Une série B habile et rythmée avec, en sparring partner de Geena Davis, un Samuel L. Jackson parfaitement désinvolte.).

Le cinéphile distrait associe toujours Norman Foster à Orson Welles, la stature du génie écrasant le bon cinéaste. C’est à cause de Voyage au pays de la peur en 1943 que les deux hommes ont signé ensemble, ou plutôt  l’un après l’autre, Welles ayant dû quitter le tournage. Mais Foster mérite mieux et ce film de 77’ quasi parfait le prouve amplement. Il figure d’ailleurs au panthéon des films noirs des séries B scrutés par les cinéphiles professionnels.
Le film est sorti tout droit d’un livre noir de Sylvia Tate, intitulé Man on the run, l’homme qui court, ce qui était plus logique mais qu’on modifia pour être aimable avec la star féminine. Certes elle court mais pas dans le bon sens. En tout cas Ann Sheridan adorait ce rôle et ce film qu’elle produisit et qu’elle alla défendre dans toutes les villes où il était projeté, phénomène assez rare à l’époque. Elle avait été longtemps la girl-next-door de la Warner, souvent faire valoir de grandes stars masculines. On l’a vu dans Les anges aux figures sales de Curtiz Une femme dangereuse de Raoul Walsh et Allez coucher ailleurs de Hawks ce qui suffit pour faire une carrière mais hélas on l’a un peu oublié.
Foster qui dirigea des films de la série Mr Moto et des Davy Crockett pour Disney, s’il manquait d’ambition ne manquait pas de savoir-faire. On se souvient aussi de Kiss the blood on my hands, piètrement titré en France Les amants traqués avec Joan Fontaine et Burt Lancaster en 1948 sur la violence et la rédemption. Ou encore de Rachel and the stranger avec Loretta Young et William Holden film âpre sur un homme qui s’ouvre à l’amour. Bref, Foster, petit maître du cinéma de studio, est depuis longtemps entré dans nos panthéons intimes.

Film aussi rare que précieux, sauvé de l'oubli et de la disparition complète un peu miraculeusement, Woman on the Run mérite amplement l’appellation "pépite du film noir". Sorti au début des années 50, à une époque où le genre commence à s'essouffler, ...

Présenté dans une sublime édition dvd par Wild Side, Woman on the run est un film très rare, dont l'histoire de sa résurrection est aussi intéressante que le sujet. Mais pour en savoir plus, il faudra lire le livre de Eddie Muller, richement documenté... Quant au film, ...

Ce film noir emprunte un chemin inhabituel en misant l'essentiel sur la démarche personnelle d'une femme (interprétée par Ann Sheridan). L'investigation doit apporter des prises de conscience, voire de petites révélations biographiques ; c'est dans une toute petite mesure ...