KICKS

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Kicks en anglais signifie aussi bien coups de pieds que chaussures de sport, baskets… Et c’est exactement ce dont parle ce premier long métrage de Justin Tipping, primé dans plusieurs festivals et notamment celui de Tribeca. Les baskets en question ici sont rouge et noir et elles font rêver Brandon, un adolescent de 14 ans d’une banlieue pauvre.

Cette paire de chaussures, symbole d’une vie meilleure pour le teenager, va au contraire le plonger dans un engrenage de violence quand un caïd l’agresse et la lui vole. Mais Kicks ne se réduit pas à une simple histoire de vengeance. Accompagné par des morceaux de Wu-Tang Clan ou encore de Mac Dre, ce récit développe un style visuel personnel avec, en particulier, d’étonnantes images d’un astronaute.

D’un casting irréprochable, on retiendra bien sûr le prometteur Jahking Guillory qui s’illustre dans le rôle principal avec son imposante chevelure bouclée mais également, l’interprète de Marlon, Mahershala Ali, lauréat d’un Oscar pour sa prestation dans Moonlight.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LA CITE DE DIEU (Un enfant des favelas s'efforce de ne pas tomber dans la violence qui l'entoure.) ou encore IN HER SHOES (Toni Collette y interprète une jeune femme passionnée par les chaussures et qui les collectionne.).

L’histoire de Kicks puise directement dans un souvenir personnel du réalisateur. Il avait 16 ans, et les sneakers toutes neuves qu’il portait avaient attiré l’attention d’une bande qui lui avait cogné dessus. Mais c’est surtout la réaction de son grand frère qui l’avait marqué. Il raconte : "Quand je suis arrivé à la maison, je me sentais complètement anéanti. J’avais un oeil au beurre noir, la lèvre fendue et mon frère m’a juste dit : "Bon ben tu es un homme maintenant…" Sur le moment, je me suis senti fier quelque part d’avoir traversé un rite de passage. Puis quand je me suis mis à réfléchir après coup, j’ai pris mes distances avec cette conception de la virilité associée à une violence absurde".

Cinématographiquement, Justin Tipping a eu envie de retrouver le goût des films des années 80 qu’il adorait dans son enfance. Gamin, il était fan des Goonies et il a grandi avec les films de John Hughes comme La Folle journée de Ferris Bueller, or ces productions n’avaient rien à voir avec le monde ou les enfants de son entourage. Il est donc parti de l’idée toute simple d’une paire de chaussures qui représente toute une sous-culture pour susciter de l’émotion et construire une sorte d’odyssée. Mais l’inspiration du metteur en scènes se nourrit aussi  d’œuvres comme Old Boy ou Un prophète qui l’ont aidé à trouver la dimension réaliste-magique qui passe, par exemple, par les nombreux ralentis.

Quant à l’astronaute qui reflète en quelque sorte l’état d’esprit du personnage de Brandon, c’est une image qui fonctionne à plusieurs niveaux, explique le réalisateur. L’astronaute est souvent associé à l’imaginaire de l’enfance. C’est le métier qu’aimeraient faire plus tard beaucoup de petits. Et là cet astronaute dans l’univers quotidien c’est plutôt une métaphore de la solitude, de l’exclusion. « En fait, c’est surtout une métaphore du machisme, de l’idée que se fait Brandon de devenir un homme », précise le metteur en scène qui ajoute que chaque spectateur est, bien entendu, libre d’avoir aussi sa propre interprétation.

Un film assez intense dont le côté dramatique flirte avec le mélo sur la fin de l'adolescence . ça se passe en Australie . Le film offre une thématique assez riche : la recherche de l'identité sexuelle (finalement gay) la culpabilité et le pardon, l'amitié, le réveil ...