LES COQUILLETTES

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Le cinéma, ce n’est pas toujours tapis rouges et petits fours. Parfois, c’est seulement « coquillettes » ! Trois jeunes femmes en mal d’amour partent en virée dans un festival en Suisse : Sophie, midinettes, est obsédé par le seul acteur connu du festival. Camille, romantique, rêve d’une histoire d’amour impossible et Carole, pragmatique, a juste « envie de baiser ». Dans le style très libre qui est le sien depuis toujours, c’est ainsi que la cinéaste Sophie Letourneur résume son deuxième film, LES COQUILLETTES, après LA VIE AU RANCH en 2010 et quatre courts métrages depuis 2004 avec LA TETE DANS LE VIDE. C’est elle qui incarne le personnage de Sophie, aux côtés de Camille Genaud (Camille) et Carole Le Page (Carole). 

A l’origine du film, si l’on en croit sa réalisatrice qui en a écrit seule le scénario, l’envie de proposer un VERY BAD TRIP au féminin où « Las Vegas serait remplacé par un festival de cinéma ». Mais ce dernier n’est manifestement qu’une toile de fond, un prétexte que les trois héroïnes oublient rapidement. Elles sont manifestement  venues pour faire la fête et non pour travailler… Toutefois, il convient de préciser que Sophie Letourneur a souhaité tourner son film dans un véritable festival de cinéma et non dans un décor reconstitué pour l’occasion. Un choix qui confère à l’ensemble une forme d’authenticité et une impression d’énergie et d’enthousiasme collectif propre à l’ambiance d’un véritable tournage.  

Pour autant, la cinéaste n’a pas recherché un effet documentaire. Elle a au contraire souhaité travaillé autour d’une forme de « mentir-vrai ». Par exemple, en recréant un «  son réaliste, à l’américaine, après avoir effacé intégralement celui du tournage : c’est toute la magie de faire du faux avec du vrai », comme l’a expliqué Sophie Letourneur elle-même, après la sortie du film en salles.  

 
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Selon son propre aveu, la cinéaste a construit ce second long métrage dans une sorte d’opposition au précédent LA VIE AU RANCH : « Je revendique la dimension expérimentale de ce premier film, mais il y avait quelque chose dedans qui ne se donnait pas facilement et j’ai souffert de ne pas être comprise, que l’on ne saisisse pas ce qu’il y avait de très structuré et de travaillé derrière l’impression de désordre et de vacuité que je poursuivais. LES COQUILLETTES est un film plus accessible. » 

Côté casting principal, Sophie Letourneur justifie ainsi le choix de Camille Genaud et  de Carole Le Page : « Elles ne minaudent pas et me rappellent ces actrices américaines belles et drôles, du type Cameron Diaz, qui n’ont absolument pas d’équivalent dans le cinéma français. » On a pu voir la première notamment dans LA BATAILLE DE SOLFERINO de Justine Triet en 2013 et  REUSSIR SA VIE de Benoit Forgeard en 2012. Quant à Carole Le Page, elle est au générique de LA FILLE DU 14 JUILLET d’Antonin Peretjakto en 2013 et du PROCESSUS DE PAIX d’Ilan Klipper en 2023. 

Sophie Letourneur après des études à l’Ecole nationale supérieure des Arts décoratifs, où elle signe trois courts métrages, a réalisé son premier long métrage au cours de l’année 2008 pour une sortie en 2010, après avoir remporté l’année précédente le Prix du Public au festival de Locarno. L’année suivante, elle présente LE MARIN MASQUE, un court métrage, toujours à  Locarno où sera également montré LES COQUILLETTES en 2012. En 2020, avec ENORME, elle remporte le prix Jean Vigo et signe trois ans plus tard VOYAGE EN ITALIE dont elle incarne le personnage principal aux côtés du chanteur-acteur Philipe Katerine. 

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