SYNCHRONIC

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Synchronic est le quatrième long métrage réalisé par le duo Justin Beenson et Aaron Moorhead, après Resolution, Spring et The Endless. Ils travaillent ensemble depuis 2012. En général, comme ici, Justin est au scénario tandis que Aaron signe la lumière, les deux coproduisent et participent très activement au montage. On voit par là que ces deux hommes-orchestre, nés au debut des années 1980, qui faisaient des films depuis l’adolescence avant de se rencontrer ont une longue expérience des plateaux sous diverses casquettes.

Synchronic est aussi une histoire de duo, puisqu’il met en scène deux amis de longue date, qui rêvaient de devenir médecins et son pompier/ambulanciers à la New Orleans. Dennis est marié, père d’une grande fille de 18 ans et d’un bébé qui vient juste de fêter ses un ans. Steve, célibataire endurci multiplie les aventures d’un soir et les gueules de bois carabinées. Leur amitié indéfectible est le fil rouge qui sous-tend l’intrigue fantastique du film.

Entre les deux acteurs, l’alchimie est palpable. Dans le rôle de Dennis, on retrouve Jamie Dornan, ancien mannequin devenu tueur en série pour la télévision (The Fall) et serial séducteur au cinéma (50 nuances de Grey et ses suites). Mais le vrai premier rôle est celui de Steve, attribué à Anthony Mackie, qui après un long chemin par les seconds couteaux (8 Mile, Un crime dans la tête, Million Dollar Baby) et les films indépendants (She Hate Me, Brother to Brother) a accédé à la notoriété avec deux œuvres majeures de Kathryn Bigelow (Démineurs, Detroit) et la série des Avengers où il interprète le personnage récurrent de Sam Wilson alias le faucon à partir de 2014 et Captain America, le soldat de l’hiver.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver IL ÉTAIT TEMPS DE RICHARD CURTIS (Tout en parlant du voyage dans le temps, c'est une comédie romantique pleine de charme, tandis que Synchronic se double d'un «buddy movie ».) ou encore L'EXTRAORDINAIRE MR. ROGERS (A BEAUTIFUL DAY, 2019) (Film américain dont la sortie en salles, bousculée par la pandémie, a été annulée en France au profit d'une distribution VOD et DVD/BluRay).

Situé à la croisée de plusieurs genres, Synchronic est un objet étrange qui visite à la fois le « buddy movie » ou film de potes, le thriller médical, la science-fiction,  et le voyage dans le temps. Ce dernier est un genre non répertorié que l’on rapporte plutôt au précédent, mais qui, de 2001, Odyssée de l’espace de Stanley Kubrick à Tenet de Christopher Nolan, en passant par Terminator de James Cameron, L’Armée des 12 singes de Terry Gilliam, Retour vers le futur de Robert Zemeckis, Il était temps de Richard Curtis ou Minuit à Paris de Woody Allen a prouvé sa capacité à se réinventer sous de multiple formes et dans de nombreux registres.

Si le film est parfois alambiqué malgré un scénario somme toute convenu, les voyages dans le temps permettent de sillonner l’histoire de l’Amérique et particulièrement de la Louisiane, puisque l’intrigue se situe à la Nouvelle Orléans au bord du fleuve Mississippi. 

Le personnage de Steve est noir ; dans le présent, il n’est jamais rappelé à sa couleur de peau, sauf lors d’une blague qu’il se sert lui-même traitant l’enfant de Steve de «bébé raciste» lorsqu’il se met à pleurer dans ses bras. Mais, lors de ses allées et venues, il est confronté, dans le désordre, à un « colonisateur européen » (sic), un trappeur solitaire, des membres cagoulés du Ku Klux Klan, des soldats confédérés… Et cette traversée en coupe a le mérite de faire apparaître, mine de rien, dans un film d’action fantastique, certaines réalités toujours bonnes à dire. 

Aaron Moorhead et Justin Benson sont deux artisans du cinéma indépendant Américain, lorgnant vers l'étrangeté et la science-fiction, les deux cinéastes ont déjà une carrière plutôt remplie et une solide réputation, ils sont producteurs sur certains films comme After ...

La Nouvelle-Orléans de nos jours, Steve (Anthony Mackie) et Dennis (Jamie Dornan) sont deux secouristes de nuit - mais surtout deux amis de longue date - qui arpentent les rues de la ville. Dès les premières minutes du film, s’installe une atmosphère inconfortable - le spectre ...

On s’adresse ici à la frange – minoritaire mais bien vivace – des cinéphiles que le cinéma « mainstream » n’excite pas assez, qui s’ennuient devant les films bien léchés qui pressurent la glande lacrymale du bon peuple (dernier exemple terrifiant en date, l’horrible ...