LES JUMELLES SILENCIEUSES

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« Ensemble pour toujours, en silence, toi et moi, moi et toi ». Entre June et Jennifer Gibbons, la relation est absolument fusionnelle. Les jumelles n’ont que huit ans quand elles décident de cesser de communiquer avec le monde extérieur, y compris avec leur propre famille.

L’histoire des soeurs Gibbons n’est pas une pure fiction. A Haverfordwest, au coeur du Pays de Galles, dans les années 1970, les jumelles ne passaient pas inaperçues. Le comportement des adolescentes était imprévisible : sans un mot, elles se rendaient à l’école en marchant de façon synchrone et en s’imitant mutuellement. Elles pouvaient s’arrêter net sans explication et s’écrouler simultanément au sol, si on les interrogeait.

Issues de la seule famille noire de la région, June et Jennifer ont subi brimades et harcèlement dans une ville où sévissait le racisme et se sont repliées sur leur imaginaire. Leur existence hors du commun a fasciné la réalisatrice Agnieszka Smoczynska qui la raconte ici à travers leur regard, en explorant leur sensibilité, leur univers.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LE GRAN CAHIER (Deux jumeaux pendant la guerre confrontés à une grand-mère malveillante) ou encore FAUX-SEMBLANTS (Une histoire trouble autour de deux frères jumeaux).

Pour la réalisatrice Agnieszka Smoczyńska, tout a commencé par un SMS qu’elle a reçu un soir à minuit. La scénariste américaine Andrea Seigel venait de voir son film The Lure et lui proposait de mettre en scène le parcours des soeurs Gibbons, en s’appuyant sur l’ouvrage de Marjorie Wallace, Les Jumelles du silence. L’enjeu consistait à trouver une narration à même de traduire la singularité de cette histoire. La réalisatrice s’est alors largement documentée sur les jumelles mutiques. En découvrant, leurs journaux intimes et leurs écrits (Jennifer a notamment rédigé de nombreux livres restés impubliés), elle a été frappée par leur romantisme, leur humour, leur  créativité.

La relation puissante et ambivalente entre les deux soeurs est si forte qu’elle a eu des répercussions sur les comédiennes Tamara Lawrance et Letitia Wright (vue par ailleurs dans Black panther).» On avait vraiment l’impression d’être comme deux sœurs », raconte Letitia Wright, « On s’est tout de suite appréciées, on aimait chaque trait de la personnalité de l’une et de l’autre et puis, à un moment donné, on se disputait sans comprendre pourquoi ! Mais, à mon avis, ce qui se s’est passé entre nous relève un peu de la Méthode de l’Actors’ Studio : on est devenues très proches et on a commencé à ressentir ce que les jumelles pouvaient éprouver elles aussi ».

La musique tient une place majeure dans la narration. De T. Rex à The Clash en passant par Amanda Lear, la bande sonore pioche dans les tubes des années 70 et 80, sans se priver de compositions originales venant accompagner l’émotion de moments dramatiques. « La chanson est la forme d’expression la plus pure, commente la comédienne Tamara Lawrance à propos de ce choix de mise en scène. Je comprends en quoi ce passage musical nous en dit davantage sur le fonctionnement psychologique de Jennifer qu’une scène classique ne l’aurait fait ». Agnieszka Smoczyńska signe aussi une séquence de comédie musicale avec un hommage au Bal des sirènes. The Lure, premier long métrage de la réalisatrice, racontait d’ailleurs l’histoire de deux soeurs…sirènes.

Un voyage dans l’onirisme de deux jeunes écrivaines qui ont décidé de ne parler au monde qu’à travers leurs écrits. Très bien interprété par les sœur Gibbons (#junegibbons et #jennifergibbons) ces deux jeunes filles ont fait le choix de ne parler qu’entre elles, ...

The Silent Twins raconte l'histoire vraie, de deux jumelles qui ont refusé de parler sauf entre elles. Entre elles, les jumelles vont créer un imaginaire et une créativité qui dans le film va prendre différentes formes, du stop motion aux scènes oniriques, en passant ...